I.’A RT ET LES ARTISTES àf usée rtu Loupe, LOUIS DAVID — NAPOLk. COI 1:n..ix1 JOSÉPFII›. (l’ÉTAU) Gérard (17go-1837) jouit d’une grande célébrité durant la période de l’Empire, notamment comme peintre de portraits. Son art distingué, d’un éclec-tisme savant, marque les premiers accommode-ments des doctrines de son maitre avec les aspira-tions nouvelles qui s’annoncenttumultueusement. C’est à un élève encore de David, encouragé môme par son maître, qui ne prévoyait pas la révolution en germe dans son sein, que reviendra l’honneur d’ouvrir cette voie. Gros, en effet, est. d’une part, le continuateur de David dans le courant des représentations modernes et. de l’autre, le fondateur de la réaction violente qui va se produire contre les enseignements dégénérés de son maître et qui est connue sous le nom de Roman-tisme. Jean-Antoine, baron Gros (1771-1835) fut élève de David, concourut pour le prix de Rome, mais, n’ayant pas réussi, il se rendit de lui-même en Italie, où il dut s’arrêter à Florence et à Gènes. C’est dans cette dernière ville qu’il perfectionna librement son originalité native, à l’abri des tendances scolaires d’érudition, devant les chefs-d’ceuvre de Rubens et de Van Dyck. Lié avec la famille Bonaparte, il fut attaché à l’armée d’Italie et le contre-coup de ces prodigieuses réalités agit encore sur l’orientation de son tempérament et le dirigea dans le sens de l’actualité. Son tableau des Pestiférés de Jaffa (au Louvre) exposé au Salon de 1804, fut la première occasion d’une manifes-tation publique de l’esprit nouveau. La jeunesse des écoles, frappée de tout ce que cet art apportait d’éléments inédits de puissance communicative, vint déposer solennellement une palme au cadre de cette toile qui fut couverte de couronnes. La Bataille d’Aboukir. Napoléon à Eylau. CharlesQuint el François Ios visitant les tombeaux de Saint-Denis, les Adieux de Louis XVIII. toutes ces toiles confirmèrent Gros dans son rôle de grand précurseur du romantisme. Mais ce tut un initia-teur inconscient et, dans tous les cas, involontaire car, effrayé de la direction que prenait l’Ecole, il essaya de réagir et de forcer son tempérament. Le résultat fut suivi d’un si pénible insuccès que Gros, très affecté, se donna la mort en se noyant dans un bras de Seine au Bas-Meudon. Dans ce milieu plus complexe et plus varié, du reste, qu’on n’imagine. Pierre Prudhoe (1758-1823) tient une place tout à fait à part. Ce fils d’un pauvre maçon bourguignon bénéficia, comme Gros, d’un long séjour en Italie, qui le mit en face des grands maîtres de la Renaissance et le tint à l’abri des contacts académiques. Prudhon, lui. ne cherche pas à échapper au goût d’antiquité qui sévit à ce moment ; mais damés quel esprit 226