L’ART ET LES ARTISTES la nier Egée, datant de plus de 3o siècles avant l’ère chrétienne, — jusqu’à ces admirables coupes. vases, lécythes et cratères du IVmï siècle avant J.-C. où. renchérissant sur la période précédente des « vases à ligures rouges n. les artistes attiques variaient la couleur des vêtements, mêlant le vert au rose et le jaune au violet, et rehaussant d’or leurs peintures qui, grâce à la pureté des lignes, à la finesse du trait, à la minutie des détails, à l’harmonie de l’ensemble, forment toutes d’admi-rables chefs-d’œuvre. Et j’ajoutais que les séries de toutes les périodes de cet art qui docu-mentent bien mieux que des livres sur les usages et le costume, le rite et les cérémonies religieuses, les fêtes et les dafises de la Grèce ancienne, étaient répar-ties dans trois immenses salles déjà bondées, où ne pourraient que très difficilement prendre lace de nouveaux envois. Il ne me reste, égale-ment, plus de place pour décrire la précieuse col-lection des figures de terre cuite. Cet art frêle et joli. élégant et mignon qui se travaille grossièrement. d’abord, à l’époque archaïque; qui. ensuite, pendant des siècles, pro-gresse lentement dans des ateliers spéciaux. qui. enfin grâce à de très habiles coroplastes grecs et asiatiques, subissant l’influence praxitélienne, atteint à la perfection, à la fin du IA’nm siècle, tient une importante place au Musée National. Les admirables petites poupées votives et funé-raires occupent trois grandes salles. La première est consacrée presque exclusive-ment aux figurines de Tanagra. On v voit des Tanagra de style primitif, modelées très grossière-ment à la main ; on y admire des Tanagra adora-blement jolies, de la belle époque. fabriquées très finement au moule. Quelques figurines, aussi gracieuses et de la belle époque également, trouvées à Erétrie figurent encore dans cette salle. Les terres cuites de provenances diverses sont le lot de la deuxième salle figurines trouvées à Athènes, à Egine, à Eleusis, dans l’Attique ; Mycènes, dans la Mégaride ; en Béotie ; en Crète; à Chypre. à Cyrène, à Locride, etc. La troisième salle est dévolue aux figurines provenant de l’Asie-Mineure et de Mvrina. Seuls le Musée du Louvre et le Musée de Constanti-nople offrent une Collection Asiatique de beauté semblable et d’une aussi conséquente importance, Que de choses encore, bien malgré moi, omises: la salle Carapanos. les collections léguées par des philanthropes et des archéologues, le don Misthos, le don Sophie Schliemann. le don Andropoulos !.. Mais je m’arrête. Ph rilpa ,14110pOlt /OS. VASE PEINT (Us DES PLUS PEULS DE LA COLLECTION} XII. CONCLUSION Me voilà contraint de terminer cette étude où j’ai mis tout mon vou-loir, — en présentant quelques-uns des prin-cipaux chefs-d’oeuvre de la sculpture, — à faire admirer et aimer le Musée National d’Athènes, où j’ai, surtout, essayé de faire connaître et de diffuser les quatre merveilles uniques que ce Musée renferme la collection Mycénienne ; celle des monuments funéraires ; les vases peints ; les bronzes primitifs. Heureux, si j’ai réussi. par une descrip-tion sincère et consciencieuse, à faire germer dans la pensée de mon lecteur le désir d’en-treprendre un pélerinage à Athènes, — cette ville eurythmique, par excellence, — et à ce Musée, — ce temple d’art où ne resplendit que le génie grec ! La vision directe des chefs-d’œuvre procurera, à son esprit. — qu’il en ait la certitude — une jouissance artistique des plus inattendues, des plus pures, et tellement haute que la parole humaine, si enthousiaste s’élève-t-elle, ne saura jamais fidèlement exprimer. 224 ADOLPHE THALASSO.