L’ART ET LES ARTISTES Ph. Papoyarmopoulos. Le PUGILISTE coisoNNE (BRONZE, SIÈCLE) reus et grave, semble, des yeux, du geste et du maintien, lui reprocher son prompt et son complet oubli. Le contraste est frappant entre la cruelle impassibilité de l’un et l’affectueuse sollicitude de l’autre, entre les traits idéalisés du premier et l’expression réaliste du second. C’est là un des plus beaux monuments funéraires existants. Que de merveilleuses stèles encore que je me vois obligé de passer sous silence; que de monu-ments votifs ; de sarcophages; d’urnes funéraires, destinées à l’eau pour les libations aux funérailles; de vases sculptés, destinés à l’eau pour le bain des morts; d’amphores; de lécythes; de tablettes; sur lesquels je suis contraint, bien malgré moi, de fermer les yeux ! X. SALLES DES BRONZES SALLE PRIMITIVE — SALLE D’OLYMPIE SALLE DE PARIS Lorsque. — après avoir inventé le touret et s’être rendu immortel en gravant le premier sur pierre fine une œuvre qui fut un chef-d’œuvre l’Anneau de Polycrate, — Théodoros de Samos eut, avec son compatriote Rcechos, importé d’Egypte en Grèce, en le renouvelant, le pro-cédé de fondre une statue en bronze et découvert la façon de couler le métal autour d’un noyau, l’art de faire des statues de bronze se répandit aussitôt dans toute l’Hellade. C’était dans les premiers temps de l’époque archaïque. à cet âge où l’art grec naissant ne s’était pas encore complète-ment débarrassé de l’inspiration Orientale. Mais cet art progressait affirmant chaque sur davantage son indépendance et son originalité. Nous avons, déjà, vu comment la Grèce artistique se divisa, alors, en deux camps le camp dorien et le camp ionien. n grand développement de la statuaire en bronze fut le résultat de cette scission. Tandis que les Ioniens confiaient au marbre le soin de traduire la beauté féminine, souriante et drapée, s’imposant à leur idéal, les Doriens choisissaient le bronze pour exprimer la beauté de l’homme, sévère et nue, qui inspirait leurs conceptions. Cette rivalité des deux Ecoles fit faire aux Doriens des progrès si grands dans l’art du bronze et trouver à leurs sculpteurs des procédés de fonte à tel point pratiques, qu’au début de la grande époque, Canachos et Polyclète n’eurent difficulté aucune pour ériger, l’un, à Sycione, sa Vau, Uranie. l’autre, à Argos, sa Junon, statues chry-séléphantines colossales, considérées comme les chefs-d’oeuvre des deux grands statuaires. Bientôt renchérissant surces illustres devanciers. Phidias dresse, plus colossale encore. son ,I //tend Parlhenos. Pour faciliter l’entretien de la statue d’ivoire et d’or, il fond, toutefois, les vétements de la déesse de telle sorte qu’on puisse à volonté les enlever et les remettre. C’est, d’ailleurs, grâce à la réalisation de cette idée. insufflée par Périclès, que le génial artiste parvient, devant l’Aréopage. à réduire triomphalement à néant l’infâme calomnie qui l’accuse d’avoir soustrait une partie de l’or destiné à l’exécution de l’auge. Il demande qu’on devéte la statue et qu’on fasse peser l’or. La sage assemblée fait droit à sa légitime requête. On pèse. le métal précieux. La balance accuse un poids égal à celui qui avait été confié à l’artiste. Quoique se rattachant à la biographie de Phidias. le fait a, relativement à l’art de la fonte, une importance primordiale. Il prouve à quelle Savante technique cet art avait, déjà, atteint au siècle de Périclès. La nouvelle école de Svcione, poursui-vant la tradition dorienne, lui restera fidèle, tandis que l’Ecole Attique taillera ses chefs-d’oeuvre dans le Pentélique et le Paros. 220