LES TRÉSORS DL avant J.-C. vivait à la cour du roi de Pergame. Eumène II, fils d’Attale Er et protecteur avisé des lettres, des sciences et des arts. Quoique mutilée de la tête, des bras et des jambes, la statue présente un torse musclé, nerveux, admi-rablement conservé et dont l’énergique attitude suffit à elle seule à reconstituer le marbre. Le guerrier, à genoux. se défend, mais il attaque en mène temps. Le côté gauche de la poitrine. en retrait, le côté droit, en avant, accu-sent cette double action. De plus, le degré de fléchissement du buste en arrière indique que le gaulois lutte contre un adversaire à cheval ou tout au moins le dominant de l’arme et de la tête. Lc marbre plein de vigueur et d’un style excellent permet des comparaisons avec plu-sieurs autres œuvres reproduisant des combat-tants dans la même pose, entr’autres le Gladiateur Borghèse du Louvre. Encore des répliques romaines, mais d’un art de plus en plus décadent à mesure qu’on avance dans la galerie, forment le fond de 11 Salle de la Méduse, ainsi dénommée à cause de la superbe mosaïque, découverte au Pirée, de la tête d’une des trois Gorgones, qui en dalle aujourd’hui le parquet. Il est, ici, des statues de dieux, des statuettes de déesses, une intéressante série de trente-deux tètes d’Hermès, d’un très beau travail pour l’époque; mais il est surtout des portraits. Parmi ceux-ci, il convient de citer la belle collection des chefs de la jeunesse grecque, les Comètes, dont quelques-uns sont d’un caractère de modernisme frappant. Il convient, surtout, de mettre hors de pair le Buste d’Adrien. de conservation parfaite et d’un travail fini rendant bien l’auguste majesté du César qui publia l’Edit perpétuel. Le Buste d’Antinoas, son favori, qui se noya dans le Nil et auquel l’inconsolable empereur donna rang parmi les dieux et fit élever des temples dans tout l’Empire. Le jeune esclave bithynien, considéré comme le type de la beauté absolue, est merveilleusement idéalisé. La Tête d lovas. roide Mauritanie, d’une exécu-tion remarquable. Le jeune prince porte la coiffure orientale qui deviendra progressivement le turban des Khalifes et celui des Sultans Africains et Asia-tiques. Enfin, la Tète de Rhcemitalque 10r. roi de Thrace. dont la ressemblance avec celle du Christ a fait dire à quelques archéologues que c’est là une des premières statues représentant le Sauveur. Les analogies existantes entre le Christ de Michel-Ange de l’Eglise de Santa-Maria sopra Minerva, à Rome, et la tète du Musée National ne pourraient être M 1 ‘SÉE D’ATH EN ES Pà. nynyannoyoulo, STELE DE JEUNE FEMME mises, à l’appui de ce dire, sérieusement en avant, cette dernière ayant été découverte à Athènes,…au siècle dernier seulement. L’hypothèse donc est plus admissible qui suppose que cette figure d’une très noble distinction et d’une mélancolie concen-trée est celle de Rhœmitalque qui régna sur la Thrace dans les dernières années de l’ère chrétien ne. IX. SALLES DES MONUMENTS FUNÉRAIRES (SALLES VII A XIII) Rares sont les villes qui, comme Athènes, ont voué à leurs morts religions plus grande. Si déve-loppé était ce sentiment chez les anciens grecs que plus de quatre siècles avant la venue du Christ il inspira à Sophocle sa divine Antigone où le génie du poète pressentit toute la douceur de la piété è 5