LES TRÉSORS Dl MISÉE D’ATHÈNES guerre punique, la Grèce. réduite en province romaine. sous le nom d’Achaïe, perd son indépendance. Le centre -.411011111e du monde civilisateur se déplace à nouveau. Alexan-drie avait occupé le rang tenu par Athènes; Rome va occuper le rang tenu par Alexandrie. Frappé par la formidable puissance qui subjugue sous sa domi-nation tout le littoral médi-terranéen et qui, un à un. assujétit. sur ses bords, les peuples nombreux conquis par Alexandre. l’art se réfugie à Rome. tout comme autrefois, séduit par le magnifique luxe des dynasties naissantes se partageant l’empire, il avait émigré dans les grandes villes de l’Asie et de l’Afrique. Mais il arrive à Rome déjà abàtardi. tant il est vrai qu’à sa plénitude est nécessaire l’indépen-dance et qu’il dégénère dans l’esclavage, cet esclavage soit-il volontaire et doré. Conscients de la pente fatale qui entraine l’art au précipice, des sculpteurs pensent réagir. Les uns cherchent le salut dans l’imitation de Praxitèle et de Lysippe, tels Kléomé nés. fils d•Apollodore de Phocée. auteur de la Vénus de Médicis III (au musée de Florence, pol-lonios d’Athènes qui signe le Torse du Belvédère œu musée du Vatican ) et l’artiste inconnu qui sculpte l’Apollon du Belvédère au méme musée). Les autres cherchent ce salut en remontant aux origines mêmes de l’art. Ils créent, à cet effet, l’école Néo-Attique et puisent leur inspiration aux sources de la statuaire classique. Les œuvres archaïstiques— ou archaïsantes — succèdent aux œuvres archaïques. Pasitélès est une des gloires de cette école. Ce recommencement eùt. peut-être, été le salut. 11 eùt, peut-être, marqué le point de Il, A simple titre de renseignement, je rappelle qu’en tou6 enretenu les lecteurs de L’Art et les Arles. des assertions du pro. 1-tissue Malher de Prague attribuant, preuves à l’appui, la Vécues de Médicis A Lysippe et non A KISomenes. I: heure est mal choisie pour developper les arguments qui plaident pour et. surtout, contre la the,e soutenue par l’éminent archéologue. départ d’une Renaissance. Il n’aurait fallu pour cela que quelques œuvres originales alliant à la simplicité archaïque les trouvailles léguées par des siècles d’art. Au lieu de ces oeuvres originales, la nouvel le École s’évertue à copier, servilement, les chefs-d’oeuvre anciens. Plusieurs artistes mêmes voulantétre plus royalistes que le roi affectent dans leurs copies un archaïsMe maniéré non exempt de prétention. D’autre part les défauts de décadence qui avaient marqué l’époque alexan-drine s’accentuent chaque jour davantage et se multi-plient avec une effrayante rapidité. Nous sommes loin de l’art recueilli — rare, il est rai — qui se rencontrait encore à la précédente époque. Le marbre ne sait plus traduire la divinité. Les dieux et les déesses érigés, maintenant, par les sculpteurs. semblent avoir éornplétement oublié qu’ils habitent l’Olympe. La majestueuse attitude se résout en une pose fran-chement théàtrale. L’art tend de plus en plus à l’effet. Il lui faut de l’effet « n’en fut-il plus au inonde ». Qu’on regarde les deux premiers et les deux plus beaux chefs-d’œuvre de la période qui, par leurs qualités de premier ordre se rattachent aux purs chefs-d’œuvre des grandes époques: la Vénus de Médicis et l’Apollon du Belvédère. Considérée par plusieurs critiques d’art — Erneric David. en tête — comme la plus parfaite des sculptures que l’antiquité nous ait léguées, la Vénus de Médicis, ne vise, en somme, qu’à l’effet. Elle ne cherche qu’à plaire et à s’offrir aux regards, won en ayant l’air de fuir et de se soustraire aux yeux. Le but est atteint. Elle plait souverai-nement, niais un monde la sépare de la Vénus de Milo. Effet ! Effet ! L’Apollon du Belvédère que Winkelmann regar-dait comme le chef-d’œuvre des chefs-d’œuvre ne vise, également. qu’a l’effet. Il veut être beau. Il Papa, :. a p. STF:LE POI.lxcvi rt Ad. Th. ur3