I;ART ET LES ARTISTES éparpiller les forces qui, durant deux siècles.a oeuvre de vie. . la ressemblance physique avaient fait la puissance de l’art hellénique il ❑ joint la ressemblance morale. Ces mêmes qua-lités se retrouvent dans la Tête de Guerrier barbare. D’une exécutions aussi soignée que la précédente, Fceuvre est, sûrement, d’un sculpteur grec venu à Rome d’Etrurie ou de la Grande-Grèce. Pour peu qu’on arrête le re-gard sur les veux de cc guerrier on les croit voir s’ani-mer, tant intense et cive est la flamme qui en jaillit. Une grâce exquise souligne l’irise des deux Danseuses dé-couvertes en r 862 au temple de Dio-nysos. à Athènes. Avec quelle ardeur la jolie fille prend son élan dejoie dans la joie du soleil. Si prompte est la célé-rité de l’essor que, fouettées par l’air que soulève l’envol, les draperies sem-blent unir leur tour-billon d’étoffes vivantes au vivant tourbillon de la faiseuse de voltes. Lumineuses, transparentes. elles se collent aux chairs; légères. éthérées, elles suivent les mouvements, enveloppant la danseuse de l’eurythmique désordre des plis esquissés par ses pas et que le vent dessine. VIII. L’ART DE L’ÉPOQUE GRÉCO-ROMAINE SALLES DE POSÉIDON ET DE LA MÉDUSE Une grande Sta-tue de Thémis. dé-couverte en 189o. près de Marathon et placée au milieu de la galerie, donne son nom à la salle hellénistique. Sui-vant l’inscription gravée sur le socle. l’ceuvre est de Hé-restratos de Ram-nonte dont le nom. absolument incon-nu jusqu’à la tin du siècle dernier, ne doit qu’à cette trou-vaille d’être sauvé de l’oubli. Lastatue. une des plus belles du musée est du nni, siècle cette date est donnée par le style de l’oeuvre autant que par la forme des lettres de l’inscription. Il est regrettable que la main droite qui devait, sûrement, tenir la balance manque au marbre. exécuté avec beau-coup d’art et tradui-sant fidèlement la sévère majesté que l’esprit attribue à la déesse de la justice. Parmi les marbres de cette salle, nombreux et de savante exécution, il en est de très pure beauté. Signalons la Tête d’homme découverte à Athènes et représentant un romain rasé. Cetté figure pour laquelle un des acteurs les plus aimés du public de la Comédie-Française semble avoir posé, se recommande par son idéalisme et son réalisme à la fois, fusionnés de magistrale façon. Certains détails réalistes des traits donnent bien l’impression qu’on se trouve devant un portrait de ressemblance frappante. Ce qui le distingue, cependant, des portraits qui, à la suivante époque, ne seront que l’exacte copie du modèle physique seulement, c’est son réalisme idéalisé. Il y a, ici, une pensée ; la pensée du modèle. Elle illumine tout le visage. Elle éclaire chacun des traits. L’artiste a fait 111. ■I1 2t2 Mais une fois encore l’univers change de face. Il est, aujourd’hui, la possession de Rome. Paul-Emile a déjà vaincu les Macédoniens crus. jus-qu’alors, invincibles. Le général Mummius, chargé de venir à bout des dernières résistances grecques, assiège, prend et détruit Corinthe. En même temps que Carthage est asservie avec la troisième