I I I LES ARTISTES Ph. Paya yannopmelos. D’110AINII sains ciseaux, apportant sa note personnelle. s’étendra sur une perfection. La pureté domine chez Phidias ; l’humanité chez Scopas; Praxitèle triomphe avec la grâce et Myron avec la vie: Polyclète s’adonne aux proportions du corps et Lysippe à l’élégance de ces proportions. Et ce n’est pas qu’à la statuaire seule que se bornera le mouvement ascensionnel. Il sera aussi magnifiquement suivi par l’architecture, la sculpture monumentale, la peinture, la polychro-mie, la céramique, la gravure sur pierres fines. Des noms à jamais glorieux s’attacheront à chacun de ces arts.Cest Mnésiclès et c’est Ictinos: Alcmène et Agoracritos; Zeuxis et Appelle; Euphranoret Nvcias; Douris et Kahrilion ; Apollonide et Pyrgotélès. Déjà sur l’Acropole — où se dresseront bientôt les temples qui, par leurs splendeurs extérieures et intérieures, résumeront comme la quintessence de toute la Grèce artistique — le Parthénon s’élève. Anténor et Calmis. Endoïos et Aristion — et bien d’autres encore, — travaillent à sa décoration, rendant vivante dans le marbre l’immortelle pensée. Pendant dix années. trente mille artisans n’ayant qu’une âme et qu’un esprit — l’àme de Phidias, l’esprit de Périclès. — sont à l’oeuvre pour son achèvement. Mais le voilà terminé le modèle des temples 206 périptères dont les deux grandes ailes de marbre semblent éternellement planer sur Athènes. En grande pompe la cella reçoit l’A Mena Parthénon. oette statue d’ivoire et d’or, haute de vingt-six coudées que Phidias a exécuté tout seul et pour les vétements précieux de laquelle quatre cents talents d’or ont été employés, ce chef-d’oeuvre qui lit l’admiration des âges et qui représentait si bien la sévère majesté de la déesse qu’Alaric. à sa vue, s’enfuit épouvanté, levant le siège de la ville et emmenant avec lui ses hordes barbares. De cette oeuvre à jamais disparue, deux répliques. dans la Salle dAthenà. nous donnent une idée. la plus complète possible. Si l’Athena de Lenormand, découverte, en :859. par ce dernier, près du Pnyx, n’offre dans son ensemble qu’une très vague analogie avec le chef-d’œuvre. elle nous est toutefois précieuse par les reproductions du Combat des A maèones sur le bouclier et de la Naissance de Pandore sur la base, sujets relatés tous deux par Pausanias dans sa description de la statue et qui ne se trouvent. malheureusement, pas représentés dans la seconde réplique. Cette statuette, appelée l’A Mené du Varxa-keion.du nom de l’emplaCement où elle fin décou-verte. à Athènes, en 1880. parait, quant à l’ensemble et une grande partie des détails, la copie assez fidèle du regretté chef-d’œuvre. Il est vrai que le Combat des Amaçones et le Combat des Dieux et des Géants sculptés sur les parties concave et convexe du bouclier ont été omis, que le Combat des Lapithes et le Combat des Centaures gravés sur les sandales de la déesse n’existent pas. que la ,Vaissance de Pandore sur la base de la statue fait défaut, que deux pégases ont remplacé les deux griffons qui flanquaient sur l’original le sphinx dominant le casque, mais’ la réplique en toutes ses autres parties correspond exactement aux descriptions transmises par les textes anciens et se trouve d’accord avec la gravure des médailles qui nous sont parvenues. La déesse aux yeux bleus se tient debout impo-sante et grave. La longue tunique talaire la recouvre jusqu’aux pieds. LEgide, ornée du Gorgoneion. protège sa poitrine. Sa main droite porte haut la Victoire, sa main gauche serre la lance. Près du bouclier, le serpent symbolique Eurichthon los déroule ses anneaux. Devant cette réplique qui, haute d’un peu plus de un mètre, frappe la pensée. l’esprit s’imagine aisément l’impression que devait produire l’oeuvre de Phidias, dépassant douze mètres et « où l’or. l’ivoire, les pierres précieuses, toutes les matières les plus belles. toutes les ressources de l’art avaient été