L’ART ET LES ARTISTES ulAPISISOISITE sérieux. on était dans l’ignorance de l’art qui avait précédé l’art archaïque. Si rudimentaire qu’il fila, l’art de la Grèce primitive — appelé par les uns préhistorique. par les autres préhellénique —devait exister pourtant, car grandes étaient déjà, au xvii, siècle avant l’ère chrétienne, les influences exercées par l’Egyptc. l’Asie-Mineure, l’Assyrie et surtout la Phénicie. tous pays de civilisation avancée, sur les peuplades disséminées de la Grèce. C’est la gloire du Docteur Schliemann de nous avoir fait connaître cet art. Au cours de fouilles opérées en 1876 sur l’Acropole de (Mycènes, ancien ne ville de l’Argolide sur laquelle régna Agamemnon. le savant archéologue mit au jour cinq tombeaux renfermant quinze squelettes. La richesse inouïe des parures en or qui recouvraient comme d’un suaire vermeil chacun de ces cadavres d’hommes. de femmes, d’enfants — ces diadèmes, ces épées, ces masques, ces cuirasses, ces ceintures, ces bau-driers dont le poids seul atteignit 15o.000 francs d’or de nos jours — fit croire à l’heureux auteur de cette découverte qu’il se trouvait devant les restes d’Agamemnon, de Cassandre et d’autres victimes qu’Egisthe et Clytemnestre avaient immolées à leur fureur et à la vengeance. Comme aucun fait précis ne vient prouver une erreur ; comme, au contraire, les diadèmes et les sceptres découverts vans la nécropole de Mycènes témoignent de sépultures royales, acceptons la version. belle comme une légende, du Docteur Schliemann et considérons les ossements qui se trouvent dans la collection mycénienne du musée et les bijoux qui ornent les vitrines de la salle comme avant appar-tenu au chef des Grecs devant Troie et aux descen-dants de sa race, les trop célèbres et infortunés Atrides dont les malheurs, immortalisés par le divin Homère et le triple génie d’Eschyle,de Sopho-cle et d’Euripide, sont parvenus jusqu’à nous, après avoir alimenté notre scène de quelques purs chefs-Ce qui est, toutefois, absolument certain, c’est que ces sépultures sont antérieures de plusieurs siècles à Homère. En effet, bien avant la venue du sublime aveugle on connaissait la crémation en Grèce, et les ossements de Mycènes prouvent qu’à l’époque de leur ensevelissement le rite de l’inciné-ration n’existait pas encore. Ce qui est non moins certain c’est que cet art préhellénique est entièrement inspiré par l’Asie. L’ornementation de toutes ces parures composée de dessins géométriques; d’animaux marins, ter-restres et à figure humaine; d’insectes à structure conventionnelle ; de fleurs et de fruits pour la grande partie aquatiques, est absolument de source orientale. Les découvertes successives se rapportant à cet art faites — après celle de Mvcènes — en 1876 d’abord, et puis en 1884-1885, à Tirynthe, dans l’Argolide, par le mème Dr Schliemann ; en 1877. à Spata, dans l’Attique, par P. Starnatakis ; en 1878, à Troie (Hissarlik), dans la Troade, encore par le Dr Schliemann ti); en 1877. à Domini, en Thessalie, par E. Gousses et J. Condackis ; en 1878-1880. à Nauplie, par Castorchis, Condackis et le Dr Lolling ; en 1879 à Menidi, dans l’Attique. par le Dr Lolling ; en 1892. à Nauplie par V. Staïs; en 1893. à Salamine. par P. Cavvadias, et à Thoricos, dans l’Attique, encore par V. Staïs ; à Santorin. dans l’Archipel, par Mamet. Gorceix et Souqué ; à Cnossos, en Crète. par M. Evans. etc.. viennent toutes confirmer l’inspiration orientale de l’art préhellénique. Tout porte à croire que des artistes et des artisans asiatiques pénétrant en Argolide entre les xivo et siècles furent les I. Les objets découverts en Turquie, t Il issarlik, appartiennent, les uns, d l’époque préhistorique, les autres. t t époque mycénienne. us ont été trouvas dans un mur en briques de la ville de Troie. line partie de «s objets ligure dans le Grand Trésor Troyen du slusee Impérial Ottoman de Constantinople unc autrc partie au Musée National d’Athenes auquel hl— Sophie Schliemann en a rait don.