L’ART ET LES ARTISTES ORIENT A alihùrs. — Le s■ n I pi e nr Georges Bon a no. — Au moment A où le sculpteur grec Georges lion: no — en vue de la prochaine exposition des Artistes Hellènes — met la dernière main au superbe soubassement destiné à sa statue de l’Es-clave g roc, je ore bis un très agréable devoir de présenter aux lecteurs de L’Art et les Artistes Pauvre de ce vaillant sculpteur qui forme, avec Démétrios Filippotis et Luxure hoches, la trinité artistique à laquelle la Grèce contempo-raine doit la renaissance de sa sculpture. Georges Bonano n’est d’ailleurs pas un étranger pour les Parisiens. Quoique jeune encore, il a déjà pris part à nos deux Expositions Universelles de 1889 et 19oo. Son pre-nitier envoi fut précisément cet [édam I grec, où une belle étude de nu s’allie à une inspiration hautement généreuse. Malgré les fers qui paralysent t’esclave et rendent prison-nier ses bras et son corps,on sent que sa pensée est libre, tant fière est l’impression de son mède visage, tant méprisant le regard de ses yeux attristés. Son attitude entière proteste contre le sort. S’il subit les chaires, il ne se résigne pas â les porter. Et, devant la hautaine pose de ce vaincu, devant les formes admirables de ce corps d’athlète, on a bien la sensation de se trouver devant un de ces mor-tels qui seraient dominateurs s’ils n’étaient dominés, un de ces héros dont !a main tiendrait le sceptre si elle pouvait se dégager des pesantes entraves. Son second envoi lit La Cho sse r e ss e, une étude de nis également. Après avoir couru par monts et par vallées, Diane, lasse, s’est assise. Presque étendue et tenant haut la dernière pièce qu’elle vient d’abattre, elle s’amuse avec son lévrier favori. Son corps, de ligne très pure, est tout de grace et d’abandon, de mouvement et de vie, et la pose de l’ani-mal prêt à s’élancer sur l’objet que lui présente, en souriant, sa maitresse, est d’un réalisme parfait. Ces deux envois, fort remarqués, obtinrent torts deux liste médaille. Georges Bonano est né en 1863, dans un petit village de l’ile de Céphalonie, qui a nom Vouni. Son père cultivait la terre. La vente du vin muscat et des raisins de la petite vigne qu’il possédait lui permettait de faire vivre sa A huit ans, toutefois, le futur sculpteur quitte le pays natal pour Athènes où deux de ses frères sont établis commer-çants. Après quatre années d’études à l’école primaire, il demande et obtient son inscription à l’école des Beaux-Arts. Il y étudie le dessin et la sculpture sous la direction du professeur Léonidas Drossi, un classique d’une impec-cable pureté. lin méme temps, il apprend à travailler le marbre dans l’atelier du maitre Démétrios Filippotis, un réaliste tic puissante originalité. A dix-huit ails, il nuit scs études et produit sa preiniére œuvre . s se . Le person-nage mythologique était représenté au moment où, se regardant dans l’eau, il s’éprenait de sa propre image. Sur les recommandations de Filippotis, le marbre fut immédia-tement acquis par M. Nanthoupoulo, de Manchester. Les douze cents francs qui furent payés à l’artiste lui permirent de réaliser le désir qui, durant des années, avait obsédé sa jeune aine enthousiaste, le désir de voir Rome, la cité mer-veilleuse quia servait de refuge à toutes les muses chassées du Parnasse ». A peilne arrive dans la Ville Eternelle, il est reçu, après examen, à l’Amléinie royale des Beaux-Arts de Saint-Luc où il se perfectionne, durant deux ans, sous la haute direction de Girolaino Massini, remportant, coup sur coup, les deux grands premiers prix des hautes classes. Il a quitté l’Académie, mais les commandes sont longues à venir. Faute de «cartouches rr, il se dispose à retourner en Grèce, lorsqu’il apprend que la ville d’Athènes ouvre un concours pour une manne à élever à la mémoire d’Andréa Nliaottli, un des héros de l’Indépendance. Il prend part au concours. Son projet est primé!, et, grâce à la récompense obtenue, il peut rester encore cinq années a Rome. Il les consacre entièrement à l’évide des merveilleux chers-iranien! qui font tic Rome la cité d’art par excellence. Enfin, en 1889, il se décide à rentrer é Athènes. Depuis lm a cc jour, est une succession ininterrompue t’ouvrest’ouvresdee haute valeur.c’ C’est la statue de Mirrordi érigée à Syra; celle de Vaireei au Pr e; de Von r na;io, à Métélin; de Paumé Fagnano, d’A n eln’a l’agha no, de Ma ri Vagira no, à Athènes, devant la Bibliothéque Nationale; ce sont ces monuments funéraires d’Arum(/, à Alexandrie ; des frères A bel , au Caire; de la famille Tord, à Argostoli; de la famille Ziounard, à Chio, et d’un autre héros de l’Indépen-dance, (..,/yrre qindrentor; ce sont des œuvres d’imagination où le sculpteur a mis peut-étre le meilleur de lui-même; c’est le Parricide et c’est l’An/birr.; c’est le Printemps et c’est l’Arcane; c’est Diane et c’est Pdrit; c’est surtout le inerveilleu soubassement de l’Esclave , qui sera bientôt exposé et que l’artiste méditait déjà l’année dernière, lorsque, lors de mon voyage en Grèce, j’allais lui rendre visite à son atelier d’Ambelokipi, prés d’Athènes. Ce sou-bassement complète du superbe façon l’idée fière de la statue. Un lion, grandeur nature, rente vainement des efforts souffrants, bondissants, rugissants, pour •dégager sa pane prise entre une colonne ionique brisée et le socle de la statue qui repose mut la colonne. L’effet est grandiose de ce lion prisonnier regard.: l’homme dans les fers, et très psi une, l’impression qui se dégage de ces deus forces paralysées. Adolphe THALASSO. SUÈDE A Nay. feux, dont cette revue a mentranne a maintes reprises l’art vigoureux et si estimé dans les deux inondes, vient de créer, ces jours-ci, une nouvelle œuvre qui fait sensation dans son pays, la Suède. C’est la maquette d’une statue équestre du héros national suédois, Engel-brekt (1,1:6) qui, en méme temps que Jeanne d’Arc révein.ait le sentiment national en F.nce et chassait les Anglais du pays qu’ils avaient envahi, lit sentir aux pavsans suédois 23 3 l’ignominie de l’oppression qu’ils subissaient et, avec leur aide, délivra la Suède du joug danois. Tous les amis des Arts connaissent Zorn comme aqua-fortiste, et les plus sages d’entre eux suivent le conseil de Bourcard et « bourrent leurs portefeuilles » de ses ex-fortes. Après le su éclatant que des Français enthauou-siastes de l’art du maccès itre suédois lui ont préparé en organi-sant une exposition de sus œuvres chez Lâttrand-Rml (19061,