L’ART ET LES ARTISTES (Merbirppitch),s’enracine dans le sol natal et, aptes ses succès de Vienne, que j’ai relatés en leur temps, vient prendre la tête de la jeune génération des artistes croates. A ses côtés, Mirée Racki (Ittetchki) apparait subitement, peintre de grande envergure, célébrant le héros national Marke Kralievitch à côté de la statue équestre de Mestrovic, par une série de compositions et même l’affiche bleue sur or de l’expo-on, le tout d’une énergie et d’un caractere tels que l’on peut affirmer vraiment que l’art jougo-slave est né. Qu’il an été engendré par la Ktinsischart de Vienne, quoi d’étonnant, puisque j’ai assea ditcombien d’élém ents slaves la compo-saient, en faisaient lus ingularité et y avaient pris pleine conscience d’eux-mêmes. Mirée Racki était connu jusqu’ici par quelques tableaux de composition tenepeteuse et de coloris violent, comme son Passage de l’Atheron avec ses harmonies vraiment infernales, ses contrastes de flammes et de braise avec des ténèbres vertes es bleues. On y devinait une imagination bouillon-nante, mais l’admiration était comme gênée par tme gesti-culation, audacieuse certes, mais en trop étroite intimité avec tout ce que l’art moderne veut avoir de michelangesque cher. Klinger, l’universitaire, chez Klimt, aux maigreurs nef-finées, chez Sacha Schneider, aux brutalités assdrienneset cher Rodin et chez Mestrovic lui-nuetne , don) certaines ceuvr et les grands fronts tenus semblent éprouver la han-tise dees la chapelle des Médicis. Mines et Charon cependant introduisaient un elementnouveau très Les Empalés montraient ce que pourrait donner quelque jour l’histoire des luttes avec les Turcs, comprises par un imagi-natif, dont les moyens seraient ,) la hauteur des conceptions et évocations, mais le Triptyque religieux et philosophique nous rejetait à une peinture idéologique, plutôt inquiétante et SO2l11. des divagations du statuaire tchèque Bird. Tout à coup voici le et,tle Marlso Kraliedich qui réalise pleine-ment en art, nous semble-t-il, cette manière épique slave que les Tel et Slovaques ont tant cherché autour du héros lanosik, sans jamais atteindre à rien de cette splendeur et de cette sauvagerie. Il est vrai que Marke Kralievitch, même, est un lui-re héros que le brigand exécute à Mikulas au xmite siècle. Non seulement le héros cyclique sud-slave trouve ici son expression définitive, sa physionomie en nièrent temps pré-hismrique symbolique que strictement locale, mais le tableau est complet, autour de lui, de la vie slave telle qu’on la peut surprendre encore en Dalmatie et au Montenegro, et surtout, d’un bout à l’autre du cycle, c une sorte d’apothéose du type physique des …agiles d’I’estsclayonie. Voyez ces deux gaillards aux prises, dont les deux chevaux gigantesques semblent vouloir se mêler au conflit ; voyez ces cavalcades et MUS1011eS, ces banquets sous des poutraisons basses, ce pillage, d’un camp turc, ces cérémonies religieuses militaires, le côté légendaire ut le côté réaliste actuel ne font qu’un. Tout le pittoresque jet -slaveest maintenant sauvé en une insigne épopée du plus grand art. M. Tomislav Kriaman touche lui aussi, d’une l’aou plus immédiatement décorative, à ce thème inépuisable. D’autre part, nous ncrouvons ici le délicat évocateur des lagunes, Emanuel Vidovic, signalé à Stramberk de Moravie l’été passé. M. Tome Rosandic promet lui aussi un fier statuaire monu-mental. Et Mestrovic fresquiste vaut Mustrovic sculpteur. Dès aujourd’hui il but compter un quatrième royaume artistique de plus dans l’art slave d’Autriche-Hongrie la Croatie aprés la Bohême, la Pologne, et la Moravie. WILLIANI Ri i rit ITALIE L:ACTIVITÉ artistique italienne est mure concentrée, on peut dire, dans les grandes expositions, qui sont en pleine organisation à l’occasion des fétus cinquantenaires du Pays. L’Italie fête sa constitution en royaume. Turin, l’ancienne capitale du Piémont, d’on est issue la famille régnante savoyarde, et Rome, la capitale présente, s’efforcent d’attirer l’attention du monde vers de grandes réali-sations de ces marchés modernes qu’on appelle les Expositions. Rome aura l’Exposition ethnique et des Beaux-Arts ; Turin, l’Exposition de toutes les branches de l’industrie humaine. A part les quelques Expositions partielles, qui ouvrent pério-diquement leurs portes dans les différentes capitales décentra-lisées de la péninsule (parmi elles celle de Milan n’a pas été sans intérêt), la vie italienne, et non seulement l’artistique, COverge en ce moment vers les deux manifestations maxima quitI doivent la représenter devant le monde. Les lecteurs de L’Art et les Artistes seront renseignés au sujet de la toute récente Exposition des Beaux-Arts à Rome, lorsque le montent sera venu. Il nous suffit aujourd’hui de noter ici cette date, assez importante, tout aumoins dans les annales d’Outre-Monts, pour ceux qui, se souvenant de l’ancienne grandeur de l’Italie m — et non mère — arraine des arts pendant plusieurs siècles, suivent avec intérêt ses manifestations modernes, dans l’attente de quelque grande expression digne de la nation reconstituée. A Rome, les travaux se poursuivent activement sur les deux rives du Tibre jaune. Une Exposition d’archéologie se prépare aux Thermes de Dioclétien. Les ‘Menues merveilleux qui gardèrent très longtemps le caractère solennellement orgueilleux de leur construction, ont cté assez. éprouves, dans le coeurs des siècles, par la volonté acharnée des diffé-lents restaurateurs. Vers ia moitié du xvine siode, l’archi-tecte Vanvitelli dépassa mémo la mesure, détruisant la grande eurythmie de la masse architecturale séculaire, pour imposer le presbytère et l’abside de la nouvelle église. D’autres profa-nations furent accomplies par des hommes et des temps divers. Mais il existe de vieilles gravures, comme celles, célèbres, de Piranesi, qui aident à la reconstitution de quel-ques parties importantes du monument magnifique, où s’ouvre l’actuelle église de Santa Maria degli Augeli, destiné à l’Exposition d’archéologie. L’Exposition des L’eaux-Airs aura lieu à la Villa Borghèse. L’entrée principale sera exécutée en harmonie avec les lignes essentielles de la Villa Borghese et des petits palais de la rue Flaminia qui datent du xeci, et du XVIII’ tiède. Les pavillons des différentes nations seront répandus dans la belle villa papale, connue ils le sont à Venise dans les jardins du Lido. L’Exposition d’ethnographie se déroulera sur la rive droite du Tibre. Florence ouvrira ses pouces superbes à une Exposition italienne du portrait. Loin des n mmifcstations tumultueuses des deux métropoles, les artistes qui aiment l’art comme un silence esthétique phis que •comme une réelle et bruyante fanfare, iront contempler, en une magnifique vision, les types humains des siècles mts — tels que les arreterent par le pinceau les plus violeornts évocateurs d’hommes qui aient existé en Occident. R. U1,0. 232