L’ART ET LIS ARTISTES L’AÎNÉE (Pl..) c’est-à-dire clans cette série de figurines isolées ou groupées qu’il nous montrait en 1907 au Cours-la-Reine : la Toilette, le Baise-tain, la Dante h la souris, la Femme au perroquet, le Pur-sang, lAtna-,ztole, le Secret, on ne le voit, en effet, demeurer en deça de ce qu’il veut exprimer, se contenter de ni peu près pour traduire son idée, sa sensation, et s’il lui arriva quelquefois alors de paraître un superficiel, ou maniéré, ou obscur, ou confus, ou trop subtil, c’est que son idée, sa sensation, man-quait à l’origine de profondeur, de simplicité, Ge clarté, n’avait pas été assez longuement, assez pa-tiemment creusée, fouillée, c’est qu’il n’avait pas assez r, roulé en lui », comme disait Puvis de Cha-vannes, son sujet. Un si violent désir l’animait de caresser de ses mains toutes les formes, de les étreindre toutes, une si impatiente avidité de pétrir de la matière et de lui insuffler ses rêves! Et puis, il était très jeune, très jeune de pensée, très jeune de métier, et enfin il s’était laissé séduire, comme tant d’autres, par le prestige de l’impressionnisme plastique. Il en est revenu aujourd’hui, il sait maintenant pousser jusqu’où il faut l’exécution d’une figure, il a appris A se dominer. La discrétion française, la réserve, le sens des nuances et des rapports, la possession de soi-même qui sont, ou plutôt qui étaient, les qualités dominantes de notre art comme de notre vie sociale, ont tempéré et assagi son italianisme. S’il ne fut point sorti de son milieu, osons le dire, Andreotti eût risqué de dépenser ses dons et son talent en gesticulations excessives, en redondantes ou mélodramatiques phraséologies, car l’on ne peut vivre toujours avec les morts, si grands soient-ils; l’on se stérilise et l’on s’atrophie. Or, qui connaît tant soit peu les milieux artis-tiques de l’Italie contemporaine n’ignore point comme ils sont peu favorables à l’éclosion d’un talent susceptible d’atteindre à l’universalité; ou bien alors ce ne pourrait être que par réaction violente, mais qui ne sait, d’autre part, le danger que comporte, même pour la personnalité la plus forte, une aventure de ce genre ? Je n’entends point dire par là, qu’on vetille bien y prendre garde, que Libero Andreotti a le moins du monde rompu avec les traditions de sa race et qu’il s’est francisé en les ieniant ; au contraire, il me parait qu’au contact de nos maîtres d’autrefois et d’aujourd’hui, ses qualités italiennes se sont épurées, affinées et qu’il est devenu plus florentin qu’il ne l’était avant de vivre parmi nous. Car si l’instinct de l’élégance, de la grâce, de la mesure, a toujours fait défaut A Rome et si plus qu’aucune 21-1 DONNA GRAZ] A (PLAT.)