LE MOUVEMENT ARTISTIQUE A L’ETRANGER ESPAGNE T ‘Aler décoratif, trop longtemps méconnu en Espagne, vient d’avoir les honneurs d’une intronisation officielle; le succés de la première exposition de ce genre organisée à Madrid, par le Cercle des Beaux-Arts, a déterminé le ministère de ce noter à en patronner une autre de caractère national qui vient d’élu:. inaugurée au Palais du Retira par le Roi lui- e, la Cour et le Gouvernement. Alalheureu-sentent, comme il advient d’ordinaire lorsque deux manifes-tations de ce genre se succèdent à trop peu d’intervalle et quand l’action officielle se substitue à l’initiative privée, souvent plus entendue, les résultats n’ont guère répondu à ce louable effort et l’ensemble de cette nouvelle exposition est sensiblement inférieur à celui de la précédente, sauf la premiére salle, où sont réunis l’élite des exposants et les précieux exemplaires rospectifs de la Maison Royale en armures, tapisseries, meuétrbles, poteries, porcelaines du Retira, etc. L’éminent céramiste Daniel Zuloaga. justement titulaire de plus haute récompense, y triomphe de nouveau avec ses œuvres déjà connues, auxquelles s’ajoute unegr, grandiose com-position reproduisant le parc de La Granja. Il est intéressant de signaler qu’à cette occasion la famille royale a fait la con-naissance de ce remarquahle artiste et de son neveu, le peintre lgoacio Zuloaga, dont j’ai dit ici mémé comme quoi il est aussi discuté dans son pays qu’apprécie :à l’étranger, et qui le Roi Alphonse XIII a exprimé toute l’estime qu’il a pour son talent et le désir de le voir exposer en Espagne. La céramique valencienne et de style moderne de Bayarri a toute la fraicheur lumineuse des paysages de cette contrée et des toiles de son peintre attitré, Sorolla. La Manufacture royale de Tapisseries démontre pratiquement l’exécution des copies des cartons de Gava ou des tableaux de ‘elar-quer, et deux exposantes, Ms,,, Basa Cresells et Piler I fugue ressuscittnt dignement les traditions de la dentelle•ie espa-grole, naguère fameuse et trop longtemps négligée. L’abbé Granda c Buylla confirme encore sa légitime réputation d’orfèvre d’église. Mais l’oratoire churrigueresque de M. Salas est d’un métier plus habile que la conception n’en est heureuse. Dans les autres salles, il faut passer devant une grande majorité d’envois sans intérét pour découvrir dans la section de peinture un panneau vraiment décora. « Ins-piration n de Chicharro quelques affiches artistiques, des dessins un peu trop « faits de Mende: Bringa, quel-ques vitraux de Nlaumejean, les poteries de Talavera de Lima y Guijo, des travaux de damasquinage ut un certain nombre de sculptures estimables…e .5,1 non end bic 1,11s ». Les installations de mobilier s rares et franchement on médiocres. Les écoles des Arts et Métiers, reléguées au Palais de Cristal, ne présentent, à part les e azulejos « celle de Séville et les fers forgés et tissus de celle de Grenade, et l’effort méritoire, ruais souvent dévoyé, de celle de Bar-celone vers D création de styles nouveaux, que de véritables besognes d’écoliers suivant des méthodes routinières. La nécrologie artistique enregistre, au cours de ce mois, la ort à Madrid, du peintre d’histoire Francisco Arma, né ,in Saragosse, membre de l’Académie Royale des Beaux-Arts et professeur à l’Ecole des Arts et Métiers, à qui Ibn doit une intéressante étude inachevée sur l’histoire du costume en Espagne, et celle du paysagiste Cristobal Ferri,. e Sicilia, élève de Flaes, dont il rappelait la manière, mem-bre du Comité d’Iconographie national et possesseur d’une très importante collection de tableaux, dessins et gravures, entre autres un beau portrait de jeune femme, deux des meilleurs « Caprices » peints et plusieurs autresoeuvres de Goya, dont a légué la majeure partie aux musées.œu j. CAUSSE. ITA a pu remarquer à Rome l’effort des ditterents pays ‘.. »‘ pour don monde international des visiteurs l’idée la plus adéqner uateau de l’évolution artistique particulière de chue e& d’eux. Le pavillon du Danemark permet un rêve. Ce n’est point par les œuvres qui s’y trouvent exposées, ni par une excep-tionnelle bravoure de ces créateurs du nord, que le réve peut s’accrocher telle ceuvre ou telle intention. Mais l’ensetnble dénote une si ferme volonté d’étre, d’exister, de prononcer une parole nouvelle, que l’exposition du Danemark fait songer à une possible renaissance des forces mystiques du nord, une renaissance qui apparaitrait comme une révélation un peu stupéfiante. Et l’on voit à Rom vaillamment représentée, une des plus tières volontés de travail créateur qu’on puisse &re-gistrer dans la vie contemporaine. Les Danois prétendent, en politique comme en art, se séparer de leurs voisins les Scandinaves, avec lesquels on les confond assex aisément. Ils prétendent garder une personnalité spirituelle très parti-culière, que le golf de Ill domination et de la conquise, gloire des origines de leur pays, et l’inquiétude latente et séculaire de leur ame nationale, ont rend en effet singu-lièrement attrayante. Les peintres contemporains vculent marquer un milieu de ce qu’il nous plaît un peu trop à la légère d’appeler la « grisaille du nord y, une large et vigou-reuse tache de couleur, et d’une couleur harmonisée selon LIE dus harmonies inconnues. Ils demeurent, malheureusement pour eux, les enfants d’un pays glacial. S’ils ne se réfugient pas dans le symbolisme, ces enfants du nord s’égarent dans d’autres aspects mystiques, et leur frénésie de la couleur pour la couleur peut devenir et devient étrangement mystique. Elle nus étonne, lorsque nous son-geons aux peintres hardis den otre plus récent groupement, qui, en faisant abstraction de la couleur, pour le moment tout au moins, compose des essais de découvertes nouvelles, aussi intéressants que ceux de Picasso et de Derain, ou de Metzinger, de Le Fauconnier, de Delauney, d’Albert Glaire, de F. Léger. Et c’est avec un réel et fort agréable étonnement que nous voyons à R01110 i’021.1Vre suffisamment violente de Zabi., mann, chef d’école, accompagnée des en si divers de Willnensen, un étrange ut très véhément fantaisiste du pinceau; de Skovgaard, plein d’une prenante tristesse, non seulement lorsqu’il demande son inspiration à la mer or dique, nmis jusque dans son paradis terrestre où s’ébattent [rés gravement Adam et Eve ; de Nielsen, qui semble con-tinuer, dans ses figures mélancoliques, l’une des plus hautes tentatives d’art du six, siécle, celle de D.-G. Rossetti, si vite tombée dans la stylisation la plus Bichée et la phis facile, mais qui avait voulu pourtant accorder à la figure humaine le maximum de concentration méditative et sym-bolique, de concentration en quelque sorte synthétique par 139