L’ART ET LES ARTISTES Frank-Boggs, Gaston Latouche, Henri Paillard, J.-W. Morrice, Louis Picard, etc. Mais les deus études de M. Auguste Lepère: La Seine vue du quai Voltaire sont des choses que seul un artiste de premier ordre peut signer. Il y a là-dedans une joie de couleur, un fourmillement de dessin, une vis :ici té do composition, un esprit, une verve, un charme qui attestent la prodigieuse jeu-nesse du plus sympa-thique des graveurs parisiens. MEMENTO DES EXPOSITIONS Gales Us Georges Petit (é, rue de — Peintures et G dessins de Neville Lytton et de G. Geoffroy-Dechaume. Galeries Arthur Tool!, and Sons (dr, boulevard des Capucines). Eaux-fortes originales en noir de Haig, Ilote, Affleck, Walker, Eugène ‘dépt, Synge, Féton, Spaths, Hayes, Frood, Bernard Eyre, Macbeth Raeburn, etc. )1 Grand Palais. — Salon des Industries du Mobilier. F. M. alerie Félix Camus (se, rue de le Paix). — Exposition permanente de marbres statuaires d’artistes con-temporains. draw d’Été. — ze Salon de l’Union Internationale des Arts et des lettres. « ie Laocomeisjii,.1,,miEoxorsition des objets provenant des Le Mouvement Artistique à l’Étranger ALLEMAGNE TL faut nous garder de laisser échapper l’occasion de signaler autrement qu’en passant l’oeuvre d’un des meilleurs paysa-gistes modernes, dont les tableaux, généralement italiens figurent avec une régularité presque automatique â chaque exposition des groupes secessionistes depuis de longues années, mais dont, a Munich, une exposition d’ensemble particulièrement réussie montre mieux que jamais aux yeux non prévenus la toute particulière importance. Je sacrifierai donc aujourd’hui â M. Benno Becker l’exposition Wilhelm von Steinhausen, de Francfort, dont nous avons déjà parlé jadis, et dont les portraits de famille, les fins paysages du Wienerwald, du Taunus, des lacs de Neuchatel et de Cons-tance, le projet de décoration pour un gymnase de Francfort, le tout comme imbu d’une sotte de tendresse évangélique, ne nous apprennent rien de nouveau sur le développement de la personnalité artistique ; je sacrifierai la présence chez Heinemann de très beaux Constable et de Goya, dont le portrait de cette Marquise d’Asiorga qui mérite, par sa splendeur de singularité, d’ètre classé hors pair ; je sacrifierai méme cette exposition et cette vente sensationnelle, chez Helbing, de l’incomparable collection de vieux vitraux suisses de lord Sudeley, de Toddiagton-Castle, mais cela ne va pas sans regrets. M. Benno Becker a été le principal organisateur à Paris de l’exposition munichoise d’architecture et d’art appliqué au salon d’automne. Je crains bien qu’il n’ait modestement oublié de fournir aux Parisiens le moindre prétexte a se convaincre de l’importance de son oeuvre de peintre. L’his-toire de la découverte ou de la création d’un paysage italien moderne par les artistes allemands, après Boecklin, sera inté-ressante a écrire un jour. A peine le maitre avait-il montré la voie que déjà Sandreuter s’engageait dans les sentiers de traverse. Aujourd’hui MM. Hermann Urban et Benno Becker, l’un improvisateur et coloriste fougueux, d’une acti-vité dévorante et d’un sens inégalé encore de la ligne grande et simple; l’autre élégiaque recueilli et d’un art silencieux et médité, ordinairement crépusculaire, nous donnent à eux deus une vision de l’Italie que nous appellerions volontiers fonda-mentale en opposition aux tentatives pitilinderiers de leurs confrères de la péninsule. Le jour et la nuit appartiennent Urband’aube et le soir a M.Becker.Urban a toutes les gammes, tous les accords, tout l’orchestre; M. Benno Becker se confine dans le mineur, s’interdit les harmonies autres que sourdes et rares, et tous instructeurs de cuivre ou de percussion. Aussi les régions de leurs préférences sont autres. Hermann Urban a exploré le littoral italien de Gênes à Naples, et les 136