L’ART ET LES ARTISTES SEYSSAUD — LE GRAND TILLEUL d’Autriche, de France inspirent cet artiste très délicat, très en mineur, très doux qui fait parfois songer à Le Sidaner, n’ont pas qu’il ‘y égale pour la technique, mystérieuse à la fois et virtuose, mais par ce qu’on devine en lui de respect pour l’âme secrète des choses. Il flotte autour de ses compositions une atmosphère subtile et pénétrante, je ne sais quoi de silencieux et d’intime qui émeut, qui fait se dire qu’il vaudrait cent fois mieux les considérer dans une chambre, dans un lieu de repos et de méditation que sous la lumière forcé-ment froide et pourrait-on dire anonyme d’une exposition même savamment présentée. Mais, malgré ce que perd tout intimiste à cette exhibi-tion, on reconnaît des qualités de premier ordre à des toiles comme cet exquis Village en Pologne ou ce tendre nocturne: Une Ferme en Touraine, comme Le ruisseau de la Teinturerie, Automne, Moulin, L’Express, etc., et surtout un certain Escalier de vieux Parc (Autriche), qui m’a étrangement requis. Il n’y a rien un mur, un escalier, mais la magie du recueillement fait de ce rien tout un paysage plein de rêverie et de charme. PEINTURES DE PAUL RENAUDOT. — (Galeries E. Druet, 20, rue Royale). — Un grand effort, une personnalité un peu incertaine, mais qui se déga-gera, que l’on sent déjà se dégager de plus en plus d’une docilité toute provisoire aux formules à la mode. Remarqué surtout, parmi ces quatre-vingt-seize peintures et dessins : La Chemise jaune, Le Carton aux Estampes, Le Manteau rouge, La Lecture, Femme couchée, et un petit tableau représentant une petite fille en rouge jouant avec une poupée japo-naise, oeuvre un peu plus vive que les autres, plus francise et surtout moins bleue, car la peinture de M. Paul Renaudot joue dans des tonalités un peu trop uniformément azurées; l’impression de monotonie qui en ressort trahit les qualités réelles qu’il possède. ŒUVRES DE AXEL—HA ARTMAN ET SWEN OTT° LINDSTROM (Galeries Boulet de Mauve!, 18, rue Tronchet). — Si l’art du premier de ces peintres me paraît beaucoup trop volontaire et surtout trop influencé à la fois par Cézanne et par un divisionnisme tout abstrait, je ne veux pas cependant fermer les yeux aux qua-lités de primesaut très appréciables qui se font jour dans ses si franches esquisses du jardin du Luxembourg et même dans une composition plus reposée qui s’appelle Les Roses et le Miroir. Par contre, je nie déclare tout à fait conquis par la spontanéité, la fraîcheur, la vigueur de M. Lindstrom. Paysages français, normands surtout, mais interprétés par un Viking, un barbare tout neuf et tout ingénu. La touche est large et sûre, éclatante de lumière, et d’une audace magni-fique. Ici nul procédé, nulle patience, nulle école, mais la lutte corps-à-corps avec la nature de quel-qu’un qui ignore superbement ses pièges. Et avec cela un sentiment déjà très vif, sans doute parce qu’inconscient, de la composition, de la mise en pages. M. Lindstrom est surtout un tempérament. TABLEAUX ET PASTELS DE W YNFOR D DEWHURST. (Galeries Durand-Rue!, 16, rue La!- ) itte).— NI. Wyn-ford.Dewhurstest un apôtre en An-gleterre de l’Im-pressionnisme, il a surtout prêchs d’exemple. Si je ne retrouve pas dans ses paysages la vigueur et l’ac-cent des prenne, maîtres fiançai, de cette école, js trouve cependant mieux qu’agréa bles ses tableaux, où il a chanté la r: poésie des bords de la Creuse et de la Sedelle, avec leurs beaux loin-:oins vaporeux et bleus. Mais je leur 13’4 J.-F. RAFFAELLI LE CHIFFONNIER (GRAVURE EN COULEURS)