L’ART ET LES ARTISTES L. SAINT-ANGE — DESSI, CVE BANQUETTE (POUR LE SERVICE DE LA NIANUPA(TURE ROYALE DE BEAUVAIS) tendance à croire que l’art français s’arrêtait à 1789 et que, passé le xvnt’ siècle, il n’y avait plus rien à admirer. Les seuls mots Empire, Restauration, faisaient sourire bien des gens, et il suffisait de les prononcer pour qu’on pensât aussitôt à quelque meuble lourd, disgracieux, à quelque salon de province, ridicule et touchant, sous ses housses, ses peluches et cannetilles. Ce mépris venait proba-blement de la connaissance imparfaite où l’on était des ceueres de ce temps. Le peu de ressources mises à la disposition des manufactures nationales, les discussions oiseuses des députés de la province sur leur utilité même, la phobie de ce que M. Hantais aurait appelé e les emblèmes séditieux de la féoda-lité ss, la suppression des corporations, le manque d’ouvriers et d’hommes, presque tous enlevés par des guerres con-tinuelles, le congé donné aux artistes qui habitaient le Louvre, n’étaient certes pas pour encou-rager, au temps de Robespierre ou de Bonaparte, les vocations, et l’on s’explique facilement que l’on ait douté d’une époque où tout semblait conspirer contre elles. ss Quand Bonaparte, écrit M. Dumonthier, dans la préface si claire et si précise qu’il a publiée au commencement de son album, quand Bonaparte, maître du pouvoir, eut décidé de s’installer aux Tuileries et à Saint-Cloud, Lecomte, architecte du consul, puis Percier et Fontaine ne purent trouver que bien difficilement, dans les réserves des manufactures, les ressources indispensables à l’aménagement même sommaire de ces deux palais. » Il ne restait plus dans les magasins de la Savonnerie que trois tapis, deux petits et un grand, et Duvivier, alors directeur de cette manufacture, écrivait cette note savoureuse que je livre à la méditation de certains ministères s e Il y en aurait bien davantage, si depuis la Révolution, il n’en était pas sorti un grand nombre pour meubler le Directoire exécutif et d’autres administrations, ou pour être envoyés comme présents aux Etats barbaresques, ou bien encore vendus aux enchères ou même être remis en paiement aux créanciers de la République. n Bien mieux, les modèles, les dessins à fournir aux métiers avaient disparu. Bonaparte cher-cha tout d’abord à procurer aux manufactures de nouveaux pro-jet,. Il en commanda de r800 à 1804, à Percier. Les commandes se firent plus nombreuses en 18o6 et 18,7)7, quand Napoléon voulut restaurer l’ameublement des palais nationaux. Le Mobilier impérial fut chargé, à ce moment, d’établir tous les projets, et il n’est pas besoin de souligner l’importance de cette commande, qui permettait d’imposer au goût L. SAIN DOSSIER WU (POUR LE S AU PALAIS D T-ANGE N FAUTEUIL ACON BLEU ES TUILERIES) [30