J.-D. DUGOURE — DESSIN D’UN CANAI. POUR LE SALON DES AM BASSA DIX AU PALAIS DES TUILERIES (Rossas) L’ART DÉCORATIF Tapis de la Savonnerie au Garde-Meuble National DUMONTHIER, administrateur du garde-‘ meuble national, continuant son enquête méthodique sur les richesses qui lui sont confiées, vient de faire une découverte qui intéressera, au plus haut point les décorateurs de notre temps. C’est un album qu’il a retrouvé dans les greniers du quai d’Orsay, un recueil de planches aquarel-lées par Saint-Ange et Dugoure, sous le Premier Empire et la Restauration, pour servir de modèle aux artisans des tapis de la Savonnerie. Je disais dans ma dernière chronique, à propos de l’Art décoratif au salon d’automne, que notre tradition nationale avait été abandonnée vers le milieu du xrc siècle, et que nos contemporains, dans l’incer-titude où ils se trouvent actuellement, devraient remonter jusque là et chercher dans les albums de la Restauration le point précis où en était notre tradition, au moment où elle fut abandonnée, pour la reprendre en la continuant et en l’adaptant à nos goûts et à nos habitudes. Les planches aquarellées de l’album que publie aujourd’hui M. Du monthier ont été reproduites en phototypie, la plupart en noir, d’autres en couleurs, avec un soin digne de tous les éloges, par M. Sande, aquarelliste. Quelques-unes de ces planches sont particulièrement instructives; une partie, en effet, est restée en blanc et noir, et l’on y voit mieux l’intention décorative de l’auteur ; l’autre partie est coloriée, et l’on y voit ce que peuvent ajouter les couleurs à l’arabesque ornementale. Au bas de chaque planche, est reproduite la légende méme de l’artiste, dans toute sa précision, parfois naïve, avec une échelle des dimensions. J’attire l’attention du lecteur sur l’intérêt que présentent ces suscrip-tions : les légendes nous aideront sans doute à retrouver des pièces importantes aujourd’hui dis-parues, elles nous renseignent sur les commandes faites aux artistes, sur la décoration de palais, comme Saint-Cloud, les Tuileries, qui n’existent plus ; les échelles nous donnent les dimensions des pièces où les objets avaient été déposés, par suite l’emplacement des portes, des fenêtres et des cheminées, par conséquent la liaison de l’architecture et de la décoration. Sans négliger tout-à-fait le côté archéologique de ces révélations, il faut insister sur le parti que pourront peut-être en tirer nos décorateurs mo-dernes. Il y a quelques années encore, on avait une IIEFEEMIIWEMIECEM31 DC, (;OURr DLSSIN (1,011111’ III) 129