LA PEINTURE FRANÇAISE PM. d’indri. Musée d,, Louvre. CHARLES LE BRUN — jésus Étuvé SUR LA crtotx due misère et sur sa rivalité avec Le Brun et sur la haine de ce redoutable rival. Si vraisemblable qu’ait pu être l’attitude de Le Brun envers une réputation si justement méritée, elle n’a pas été prouvée. Le Sueur est ne à Paris en 1617 et y est mort en 1655, sans avoir connu l’Italie. Il était fils d’un médiocre sculpteur sur bois. Il fut élève de Simon Vouet, chez qui il connut Le Brun et qui l’employa de bonne heure dans ses propres travaux. Tout jeune encore, en tee, il reçut du président Lambert la commande de décorations pour son hôtel de Pile Saint-Louis, compositions symboliques d’un guéri nouveau de sensualité chaste, de volupté attendrie, de sérénité rêveuse, qui sont aujourd’hui réunies au Louvre. Il a produit beaucoup, chargé de dé-corations au Louvre pour les appartements de la reine, dans différents hôtels privés, pour nombre d’églises,Saint-Germain-EAuxerrois,Saint-Etienne-du-Mont, Saint-Gervais, etc., et particulièrement pour le cloitre des Chartreux, situé à l’extrémité du Luxembourg, où il exécute sa longue suite de l’histoire de saint Bruno, aujourd’hui au Louvre (1645). La grâce, la naïveté et le charme qui caractérisent ses productions mythologiques ou allé-goriques se convertissent en sensibilité, en émo-tion et en tendresse ou en force expressive dans ses créations religieuses. La Mort de saint Bruno, par exemple, La Salutation angélique, Jésus portant sa Croix et particulièrement ce délicieux morceau de La Messe de saint Martin ou le vigoureux tableau d’exaltation religieuse de La Prédication de saint Paul à Ephése, comptent parmi les œuvres les plus inspirées de la peinture sacrée. Le Sueur fut un des douze un anciens ‘n de l’Académie. Le non] illustre de Le Brun représente pour nous toute une époque. Son génie, ambitieux et magni-fique, correspond si étroitement à celui du souve-rain qui l’utilisa qu’il en est resté comme l’expres-sion vivante. Mais, pour la postérité équitable, il signifie moins le talent d’un peintre libre, sincère, sensible et ému, comme le sont les vrais artistes originaux, que l’intelligence, d’ailleurs hors de pair, d’un admirable organisateur, soit pour ordon-ner les vastes ensembles d’art rêvés par l’orgueil de son maître, soit pour procéder aux mesures d’ad-ministration des arts. Il reste pour nous plus grand décorateur que grand peintre, mais il occupe une place exceptionnelle dans l’histoire par ses mérites incontestables et par le rôle qu’il a exercé. C’est à lui 125