LA PEINTURE FRANÇAISE CLAUDE LORRAI PORT DE MER AU SOLEIL COUCHANT Quentin Varin, en 161o, pour décorer l’église Notre-Dame, il put lui montrer ses dessins et en recevoir des leçons. En 1616, il accompagne à Paris son maitre, passe dans l’atelier du Flamand Ferdi-nan Van Elle, puis, pendant une huitaine d’années, jusqu’à son arrivée à Rome en 1624, ce ne sont, que tribulations, tentatives constamment échouées, pour se rendre dans la Ville éternelle, où il veut aller contempler de ses yeux les oeuvres immor-telles de Raphaël qu’il a eu occasion d’admirer, chez un amateur, dans les estampes de Marc Antoine. Mais il est chaque fois arrêté par la misère ou la maladie. Il se lie avec Philippe de Champaigne, peintre classé comme Flamand, mais qui appartient si bien à notre école par la nature de son esprit et avec qui Poussin était si bien fait pour s’entendre. Ensuite le cavalier Marin, amateur et poète, alors en France, s’intéresse à lui, l’emmène à Rome où il est enfin en 1624. C’est à partir de cette date seu-lement qu’on connaît ses oeuvres. Les deux pre-mières années de son séjour furent assez pénibles, les protecteurs qu’on lui avait assurés étant morts. Mais il s’est fait quelques amitiés dans cette ville cosmopolite où abondent les artistes de tous les pays. Il est particulièrement lié d’intimité avec le sculpteur Duquesnoy, le Bolonais l’Algarde et Jacques Stella (1596-t657), peintre de Lyon, qui n’est pas sans mérite, et jouit de son temps d’une grande réputation; il a laissé une oeuvre de peintre considérable, gravée par de nombreux artistes, et même quelques estampes recherchées. Il se lia même, cela parait établi, avec un autre Français qui, d’une autre façon, allait occuper une place exceptionnelle d’initiateur dans l’école, je veux nommer Claude Lorrain. Poussin, dans ses mauvais jours, avait connu aussi un Parisien, fixé à Rome, qui lui avait offert l’hospitalité et dont la famille lui avait prodigué les soins; il épousa en 163o la fille aînée de ce Dughet dont les frères se firent artistes, l’un en particulier, Gaspard, qui joi. gnit à son nom celui de son beau-frère. Mais ce qui est particulier chez Poussin, c’est que, s’il subit l’in-fluence des anciens maîtres, il ne reçut aucune ac-tion du contact des Italiens contemporains dont il abhorrait la manière. Il se passionne pour les ves-tiges de l’antiquité, les copie religieusement, s’en inspire et s’en pénètre. Le cardinal Barberini, qui le protège, lui commande une MortdeGermanicus et une Prise de Jérusalem par Titus qui eurent tant de succès que chacun voulut avoir quelque oeuvre de lui. Dès lors il est celé bre et, de France m éme, on veut avoir des ouvrages de sa main. Les amateurs pari-121