LA PEINTURE FRANÇAISE NICOLAS POUSSIN — moïse SAUVE ors eaux balancer cette action, l’intervention d’un de ces grands maîtres septentrionaux, dont le génie, ré-veillé au contact de l’Italie, domine cette époque. Devant la pénurie d’artistes en renom tant en Italie qu’en France, Rubens, en effet, avait été appelé en 1620 pour exécuter, au palais de Marie de Médicis, la grande et magnifique décoration, aujourd’hui placée au Louvre, qui, pendant deux siècles, fournit à nos artistes le plus utile et le plus fécond enseignement. l’eu après, en 1627, le roi Louis:K.1B rappela en France un artiste français fixé et marié en Italie où il s’était attiré une très grande considération, Simon Vouet. C’est la première figure qui sort du milieu des bons travailleurs, décorateurs savants et praticiens habiles ou consciencieux qui forment le fonds de l’école. Les François Perrier (1590-1650, les Claude Vigon (t 594-t 670), Jacques Blanchard, (1600-1638) ou Laurent de La Lyre (1606-1656), Dufresnoy (1611-1688), qui vont se partager avec lui les travaux de décoration des palais, églises ou châteaux, si nombreux en cette période très active. Simon Vouet, fils de Laurent Vouet, est né à Paris le 9 janvier 1590 et il y est décédé le 30 juin Au Louvre. 1649. Sa vocation fut précoce; ce fut un enfant prodige. A quatorze ans, il se faisait déjà si bien remarquer par ses portraits qu’on l’envoya en An-gleterre exécuter celui d’une dame de qualité. Il y commença sa réputation. Le roi même voulut l’y retenir. En 1611 et 1612, on le vit à la suite de M. de Harlay, notre ambassadeur à Constantinople, qui inaugure la coutume de nos représentants dans les pays du Levant de se faire accompagner d’artistes pour leur conserver le souvenir de ces mœurs et de ces coutumes exotiques. Il y fit le portrait du sultan Achmet Fr. L’année suivante, il se rend à Venise. Il y est très séduit par les œuvres des grands coloristes, Titien et surtout Véronèse, qui laissèrent des traces profondes sur son talent ; puis il alla à Rouie, devancé par le bruit de ses succès; il s’y fixa et s’y maria. Le cardinal Barberini qui devint pape, le protège, et il a une telle situation à ce moment que, en 1624, il est élu prince de l’Acadé-demie de Saint-Luc. Les commandes de travaux abondent et il y répond avec cette aisance et cette facilité qui sont une des qualités en même temps qu’un des dangers de son talent. Les échos de cette gloire parvinrent jusqu’à la cour de France et le roi Louis XIII le fit appeler près de lui. On lui créa, pour le retenir, une situation considérable; il fut 119