LA PEINTURE FRANÇAISE François Clouet naquit à Tours au commence-ment du siècle, sans qu’on sache la date exacte de sa naissance. On suppose, par conjecture, celle de 1516. Il remplaça son père, en 1 54o, dans la charge de peintre du roi qu’il garda jusqu’à sa mort, le 22 septembre 1572. Son père était resté Flamand, François reçut ses lettres de naturalisation. Il jouit d’une grande faveur à la cour de François de Henri II et particulièrement de François II. Il pré-sida aux obsèques des deux premiers de ces souve-rains. Il fut l’ami de Ronsard qui l’a célébré dans ses vers. Il a produit beaucoup. Mais on ne lui attribue, à lui aussi, que peu d’oeuvres avec certitude. Ré-cemment, la Société des Amis du Louvre a fait don à notre grand musée d’une pièce extrêmement précieuse et rare, le portrait de Pierre Galbe, no-table bourgeois et apothicaire parisien (1562), belle peinture grave et colorée, calme, simple, distin-guée. Le portrait de François I », par Jeannet le père, fait penser à Holbein, celui-ci rappelle les beaux italiens comme Morone. On lui attribua ensuite le charmant portrait d’Elisabell, d’Antrirbe, femme de Charles IX (au Louvre), ainsi que les petits portraits en pied de ce roi et de Henri II. Mais c’est surtout comme dessinateur que son nom est resté célèbre. On se servait commune-Phot. Aiinari. FRANÇOIS CLOUET PORTRAIT D’ÉLISABETH D’AUTRICHE Bil•hollyque Nahonale. FRANÇOIS CLOUET FRANÇOIS H EN 156o (nl. ss., otn imi.) ment du crayon, ou é créon n ainsi qu’on disait alors, comme d’un procédé rapide de notation, pour é avoir plus tôt faict écrivait Catherine de Médicis. Le peintre prenait ses études sur la nature, relevait de pastel de couleur pour avoir les tons des yeux, des cheveux, de la bouche et pei-gnait chez lui, d’après ces documents. Le goût vint bientôt de ces études mêmes, et comme la vogue des portraits ne faisait que s’accroître, qu’il était de mode d’en posséder des séries et même d’en établir des galeries, on fit des recueils de ces por-traits dessinés. Généralement l’artiste gar-dait les originaux et livrait aux amateurs des copies. Ce genre mis à la mode par Clouet qui l’exerça avec une distinction, une finesse et un esprit d’observation tout à fait rares, s’étendit ensuite et dégénéra bientôt, comme toute chose, par l’abus. Dans cet ordre d’idées, on a restitué à Clouet un certain nombre de beaux des-sil., réunis dans nom recueil ayant appar-tenu à son gendre Benjamin Foulon, à qui on les avait d’abord primitivement