LES DESSINS DE HANS HOLBEIN AU MUSÉE DE HALE tence. Il était par excellence le fils d’une époque inquiète où l’on avait soif de vérité, où, quoi qu’il en dût advenir, on sentait que la possession de la vérité valait mieux que tous les rêves, que tous les beaux mensonges, que l’espérance elle-même, et où l’on refusait toute illusion. Coloriste, il le fut, je les rapporte tout entiers. » C’est une épigraphe pour l’oeuvre de Holbein, et parfois cela pourrait être dit devant les dessins d’Ingres. Lui aussi voulut cela, avec une tenace passion mais il le voulut avec trop de tension et de dogmatisme, sans le don aisé, la profondeur, l’esprit et l’infailli-et très bellement, et il composa en maître, mais d’autres aussi tandis que personne peut-être n’a possédé à ce point le sens des fins suprêmes du dessin, la faculté d’évoquer le moral par la défini-tion du physique en quelques traits. La Tour devait dire plus tard, avec un calme orgueil : a Je descends au fond de mes modèles et bilité native de Holbein — et peut-être dira-t-on un jour de M. Degas que lui aussi, au-dessus d’Ingres, a mérité la phrase digne de Holbein et de La Tour. Ce don de la visibilité des âmes par le trait, c’est lui qui fait tout le prix des esquisses de Jacques Meyer, de Dorothée Kannengieser sa 105