LA REINE L’ART ET LES AR’T’ISTES Der Hertzag• LA DANSE DES MORTS LE DUC LA DUCHESSE ou de pastel, ces lavis à la sépia, ces schémas d’or- son métier et dont c’est toute la visée, ces deux nements ou d’animaux, ces scènes religieuses, ces salles n’en laisseront point douter et cela donne croquis de moeurs, ces esquisses de portrait résu- à son art une impartialite, une placidité étranges. ment toute l’évolution de son art et de sa vie Il faisait ce qu’on lui demandait, et il était si fort mieux encore que les grands chefs-d’oeuvre de qu’il en faisait toujours une merveille, sans avouer peinture conservés en ses préférences se-la salle voisine, somp- créa, : actes de foi catholiques ou images rectifiées par la Ré-forme, effigies& bour-geois ou de nobles, croquis macabres ou licencieux, combats ou intimités, la vie disparate s’unifie sous le regard invariable-ment perspicace de cet observateur qu’une indifférence supréme à tout ce qui n’est pas le dessin a su investir d’une sérénité introu-blée, dernier terme peut-être d’une terrible ironie. Et cependant cette àme n’est point close à l’amour et aux passions mais rient ne fait trembler la :nain ni se voiler la prunelle, à l’heure du travail. Cette imper-sonnalité volontaire, consciente, intelli-tueuse et baignée d’une chaude lumière. Ici se révèle à nous Hans Holbein le Jeune dans le miracle de sa volonté de patience. Les peintures, il les recomposait d’après ses notations, les ter-minait de mémOire, les conduisait minu-tieusement à leur défi-nitive perfection il disparaît un peu der-rière leur science. Mais les dessins nous permettent de sur-prendre la pensée et l’impression de cet homme pour lequel aucun masque humain ne sut céler un secret, et par eux il nous est livré à son tour. Qu’il ait été l’exem-ple absolu (le l’artisan, celui qui excelle dans CABAREali:RE 100