L’ART ET LES ARTISTES d’avoir ici son Ber as., Folies-/tertre et ses autres toiles. Quant aux autres, il y a naturellement des discussions très vives, car c’est la première fois qu’on a vu un grand en-semble de leurs œuvres à Londres. Les uns, la bonne moi-fié, disent franchement que c’est choquant-; les autres trouvent cette exposition salutaire, en ce sens qu’elle démontre que l’imitation n’est pas l’art. On admet la force et l’honnéteté de Cézanne, la belle simplicité et les qualités décoratives de Gauguin, la vigueur rude de Van Gogh. Mais les vivants ne sont pas suffisamment représentes pour aider à se former une opinion exacte. Au moins, l’exposi-tion fera-t-elle du bruit, et elle attire déjà une foule très élégante, car, dans le comité d’honneur, se trouvent des noms très estimés dans la Société, et métre celui du ministre, Al. L. V. Harcourt. FRANI: Rurrüü ALLEM VLBERFELD s’est célébré, jubilaire, par nunc exposition en son msée, des œuvres d’art, anciennes et modernes, de ses colleuctionneurs. Les Von der Heydt ont de l’art religieux, d’intéressantes figures de bois; les Jung, un beau Boccklin, des Liebermaun, des Spitzweg ; Adolf Simons a, entre autres, un Dili superbe. Les dons Weyersbusch et Simon y accroissent en belles séries de porcelaines (surtout Copenhague) un musée qui vient m de s’offrir pèle-èle un torse bronze, de Rodin, acheté par la ville; un paysage, de Signac; un Monet, un Marées et un Ruysdael. L’exposition d’été de Francfort-sur-le-Nlein a montré une série, triée sur le voler, d’œuvres de Hodler, Thoma, Liebermann, Trubner, Ohde. Retenons-. le portrait du peintre évangélique, Willwhn Steinhausen, par lui-noème. A Cologne, passe le groupe Luitpold, de Munich, où, au KIIIIStrereill, apparais le paysagiste berlinois, Fritz Wildhagen (dunes, landes, bords de mer). A Berlin, exposition de tout ce qui, de près ou de loin, touche au poète bas-allemand Fritz Reuter, le Silvio Pellico des pri-sons prussiennes. Chez Schultes Rodoir Hellwag, de Carlsruhe; chez Kassirer le viennois Oscar Kokoschka, bizarre produit autant du G.schnat de la capitale que de la Anus/Khan; chez Gurlitt des Courbet, des Thoma, des Trubner ; de Feuerbach, un portrait de femme ; de Klinger, l’Homère de t 899. Brème érige un monument :1 Bismarck, où le statuaire Hildebrand croit audacieusement jeter le gant au Col!cone. Cologne voir les eaux-fortes en couleurs dé Raffaelli ; Mannheim achète le Char die Charbonnier, de Géricault; l’Enlèvernenl, une turquerie de Delacroix; Inc Chevaux dans le Foré!, de Courbet ; un paysage de Torbole, de Fuerbach; des Lieberm.n, Thoma et Truboer, et le conseil municipal y souscrit 115.ono marks. A Dusseldorf, une exposition tr avancée où, à côté de MM. Roussel, Vuilliard, Bonnard,ès apparaissent les Allemands qui, peut-AGNE eux:, les valent, Earl Hofer (son portrait avec un modèle nu à côté de lui), Freyhold, Karl Wieck, Brühlrnann, O. V. Waefien et le russe Kandinski. ‘fel est le bilan de cette fin d’été. L’événement de l’automne est, à côté de la VIII, sym-phonie de Mahler et du Festival français à Munich, le cen-tenaire, dans cetteInètne ville, de la fameuse Foire d’oc-tobre, si souvent décrite et surtout avec tant de charrue, par M. André Hallays. Mais c’est cette année qu’il eùt fallu la voir, pour comprendre tout ce que peut mettre d’art rn jeu une simple fête publique, à la fois une sorte de concours agricole et de foire de Neuilly. Les fétus de Munich sont depuis longtemps célèbres, niais celle-ci a dépassé tout ce qu’on avait vu jusqu’ici. Depuis l’affichage jusqu’à la dispo-sition dtt champ de fête, depuis les installations pour les courses jusqu’aux différentes cantines de chaque grande brasserie, depuis les chars de bière spéciaux qui les ravi-taillent jusqu’au simple programme ou à la carte postale, depuis la plantation des drapeaux le long des avenues jus-qu’aux caisses de fleurs artificielles, violemment teintes, agrémentant les barrières blanches, tout avait été prévu, m cobiné et réalisé par les meilleurs architectes, peintres et décorateurs de la ville. L’un d’eux, surtout, M. Ludwig Hohlwein, méritera, tôt ou tard, que les revues fran-çaises s’occupent mieux que compendieusement de lui. C’est le maitre incontesté de l’affiche munichoise, et il a, dans ce domaine, innové sérieusement. Le jour où l’on traitera à fond des rapports du sport et de l’art, et surtout des représentations artistiques des sports et du monde qui s’y singularise, il faudra le mettre en vedette, avant aucun autre artiste spécialiste, même d’Angleterre. La Foire d’oc-tobre de 1910 achève de faire de cc jeune architecte, peintre et décorateur, une des figures les plus significatives du mou-vement moderniste munichois. WILLIAM RITTER. AUTRICHE LE 22 août, meurt à Budapest, le peintre d’histoire Ber-talan Szekely. Il était né à Kolozsvar, en Transylvanie, en 1839. Il avait étudié à Vienne. Ses principaux tableaux sont les Femmes d’Eger, Ladislas Cillei, nehrlyen Orn•a et aussi, je crois, une Ledn. A Prague, publications et expositions remettent en hon-neur Karel Skreta de Zayorice, peintre religieux qui vécut en Bohème, de 1610 à 1674, se forma a l’école de Sandrart et de Sadcler, puis en Italie, sous l’impression des Carrache et de Guido Reni. C’est un maitre de pratique, doué d’un grand sens de la composition, mais assez. ennuyeux. Il sévit en pleine réaction catholique, dans la plupart des sombres palais, églises et maisons religieuses de l’époque. Nous renvoyons, sur ce sujet, les curieux à notre dernière chronique tchèque =HONGRIE du Men,-,6. France et surtout à la monographie de MM. Pave; Bergner et Jan Herain, qui. fait l’objet. L’expo-sition de Skreta, au Rudolfinum, est un heureux symptôme du goût qui parait se réveiller en Bohème pour le passé des arts tchèques. Il en survit plus qu’on ne veut bien l’avouer. Il serait urgent surtout, je ne cesse de le répéter, de s’occu-per de photographier et d’éditer, en de belles reproductions en couleurs à des prix accessibles, les antiques et vénérables fresques d’Emmaüs, de Karluv-Tyr, de Plue, de Kutna Nora et de l’hôpital de Jindrichuv-Hradec. En Italie, elles seraient déjà aussi célèbres que celles du Chioslro Vente ou de l’Are.. En attendant, les arts graphiques ne chôment pas sur les bords de la Vltava. Après les belles recherches techniques 138