ALBI:1U ROTIIr.AyI I Le Mouvement Artistique à l’Étranger ANGLETERRE MALIIEUREUX l’artiste afflige d’un parce celebre! On scia toujours disposé à le regarder à travers le gloire d’un autre au lieu de l’apprécier à sa propre valeur. Si notre jeune M. Albert Rothenstein fut connu par un autre nom, nous n’en aurns pas moins estimé depuis longtemps son talent remarquaoble et sa forte individualité. E,pérons que son expo-sition a la Galerie Carfax les fera encore ressortir. Pour commencer, il faut admettre que M. Albert Rothenstein se. révèle ici un dessinateur très lin, avec une technique fort variée. Voici des dessins au crayon, largos et pleins de vigueur, des esquisses à la plume, d’une simplicité raffinée, très expressives, des dessins plus rembrandtesques, construits par des lignes courtes et brisées. Partout on voit, et dans les dessins, et dans les aquarelles, le but décoratif de l’artiste : dans les tailles si savamment placées, dans le point de v aysage ue choisi pour les pans Sa couleur est fraiche, très pure, fairbrillante, Mais jamais crue, et, quoiqu’il soir tout a hth moderne pour le sentiment, pour se fidélité à la couleur pure et claire, il y a dans toutes ses œuvres une sévérité classique et surtout dans les premiers plans si soigneusement dessillés, quelque chose de nettement national, un petit legs qu’il a reçu denos grands préraphaélites. Je suis heureux de présenter au lecteur un si bon exemple de l’art de M. Albert Rothenstein, un cette aquarelle L’Avegiure. On ne peut féliciter ni la nation, ni les artistes, ni les donateurs, a propos des tableaux historiques qui ont été tout dernièrement placés dans le corridor de la Chambre des Communes, à Westminster. Longtemps, on déplora l’absence de peinture décorative dans le palais de Westmins-ter, maintenant on regrette la présence de ces grosses illus-trations. Nous avions besoin de panneaux décoratifs, on nous a donne degrands dessins coloriés, qui représentent sèchement quelque incident historique. Cc n’est pas que nous manquions de peintres décorateurs en Angleterre on peur y cirer les noms de Cayley Robinson, Walter Baves, Gerald Moira, Brangwyn, William String, par exemple, et plusieurs autres qui ont déjà fait des panneaux vraiment décoratifs. Mais presque toujours on choisit mal, lorsqu’il est question de décorer un monument public. On sait que les donateurs des tableaux de Westminster ont agi sur l’avis M. Abbey, excellent dessinateur lui-mime,mais non grand coloriste. Ses disciples, qui ont fait ces tableaux, se sont égarés dans un faux réalisme, peu convenable pour des décorations murales. Les panneaux de M. Cadogan Cowper et de M. Byani Shaw sont tin peu mieux que les autres; ais, pour une fois, chose étonnante, nos critiques d’art sont d’accord pour condamner tout l’ensemble, parce qu’il manque aux principes élémentaires de la peinture décorative. Au lieu d’une exposition des maitres d’autrefois, nous avons cet hiver, aux Galeries Grafton, une exposition de rnaitigs incontestablement modernes Manet, Cézanne, Gauguin, l’an Gogh et quelques-uns des exposants les plus connus du Salon d’automne. Il y a des gens qui demandent, propos de Manet Mais que diable allait-il faire dans cette galère? Disons seulement que nous sommes heureux 137