L’ART EX LES ARTISTES pour lui l’univerc, de le surprendre, dis-je, au boulevard », centre frémissant d’une capitale avec laquelle sa personnalité et son art binent un si extraordinaire contraste, ou de suivre le long de nos fleuves les traces de TIO’llel », errant solitaire et misanthrope, ut de le voir, quelques années plus tard, s’arréter un moment au men,. endroit S’il est vrai sans doute qu’un artiste se sent partout chez lui dans le vaste monde, il n’en apparait pas moins que le père de l’école de Norwich et le peintre des féeriques a Venise ,■ se trouvaient, à Paris, aussi loin que possible de chez eux. D’où seul document qui nous renseigne sur ce voyage : Chère femme… peux bien te figurer comme tout ici nous frappe d’étonnement ; (les gens de toutes les nations qui vont et viennent, Turcs, Juifs, etc… Nous avons été à Saint-Cloud et à Versailles, ce que je ne puis te raconter ici. Nous avons vu trois palais, les plus magnifiques du monde… Je vais voir ce matin les Tuileries, le but de mon voyage. On me dit que j’y trou,rai beaucoup d’artistes anglais. Glover v a travaillé… J’estime que les Anglais peuvent se vanter d’are plus avancés que ces étrangers, mais il ne saurait y TuRNER – LES GRANDS BOULEVARDS (1830) l’intérêt particulier des impressions par CLIN laissées de la ville qu’ils contemplèrent un instant de leurs veux d’étrangers. En 1814, après la chute de l’empereur, il y eut vers Paris une ruée d’étrangers, particulièrement de touristes anglais. Entrainé par l’exemple, mais surtout alléché par la promesse des merveilles d’art exposées aux Tuileries, le Père Croule, alors agé de quarante-cinq ans, prit la grande réso-lution de traverser la Manche en compagnie de deux de ses concitoyens, l’automne de cette :Innée. Une lettre naïve du peintre a sa femme est à peu prés le 125 avoir une race de gens plus heureux. Je tireTai profit de ce voyage… Je verrai David demain et les autres artistes quand je le pourrai. Je t’écris Tavant de savoir ce que je vais trouver aux Tuileries,car l’heure du courrier nie presse… John Croule ». Nous ne savons pas qu’elles furent les impres-sions du peintre aux Tuileries, ou lors de sa visite à David, aux personnages « pétrifiés » duquel son compatriOre et i0111e111110Baill Cons-table, aussi foncièrement anglais et naturiste que le maitre de Norwich, ne ménagea passes critiques acerbes. Trois toiles demeurent comme témoignage du