LE MOUVEMENT ARTISTIQUE A L’ÉTRANGER beauté égal à cette conscience, nous serions obligés de saluer en lui l’un des plus grands artistes de notre temps. Malheureusement son dessin seul l’intéresse et jamais son modèle. Par ailleurs, ses idées, sa façon de composer lui viennent de Klinger. Il lui est ce talent secondaire et réflecteur, ce clair de lune que trainent après eux tant de grands artistes. Klinger peut se mirer en Greiner comme un Narcisse universitaire et un peu pédant dans un petit miroir trop précis et encore plus pédant. Si l’on a eu le grand tort de comparer jadis Klinger à Brahms qui lui est tellement supérieur, ce serait un tort beaucoup plus grand de paralléliser Greiner à Reger mais enfin Greiner est à AUTRICHE T vie artistique d’Autriche est à l’image du bariolage des .’nationalitês de l’Empire, à cette différence près qu’il ne plane nulle part au-dessus l’analogue de cette grande idée d’Etat qui est tellement supérieure à celle de nationalité. Mais enfin l’Art austro-hongrois comme le musique austriaque a tout de même son empereur. Une fois de plus reviennent ici juxtaposés les noms des deux Gustaves, Klimt et Mahler. Le fait Klimt et le fait Mahler sont dans l’histoire de la culture autrichienne des faits, si j’ose dire, napoléoniens. Et déjà les mèmes lendemains se dessinent. Chez ces deux grands mai tees seuls une idée de synthése adoptable par n’importe quelle nationalité se dessine. Et le désarroi de la critique allemande à leur égard prouve bien de quel phénomène complexe il s’agit, de quelle participa-tion des éléments slaves dans leur formation. Or une analogue complication persiste dans toute la série des phénomènes préparatoires à ces deux grands-lit et dans la série non moins intéressante de ceux qui en dérivent. J’aimerais arriver à dégager un peu ces pauvres chroni-queues écourtées de contingences telles que de citer, à Vienne, une exposition norvégienne ouverte au lingenbund par l’archiduc Régnier à Prague par les soins de la Société Manes,une exposition des vieux portraits tchéques ou celle de l’oeuvre du peintre et caricaturiste si finement parisianisé Hugo Bmttingerç à Budapest certains continuels achats d’oeuvres anciennes et modernes où enfin la inégale-manie madgyare trouve cet épanchement, depuis si long-temps souhaité, dans quelques-uns des domaines artistiques. Que Prague propose d’affecter l’exquis pavillon baroque dit Amerika un musée de !’oeuvre de son auteur, l’architecte d’origine bavaroise Dienzenhofer et à la réunion de collections offrant un tableau complet de son époque, certes l’initiative est louable ! Que la ridicule et laide Maison Nationale, qu’il ne convient même plus de discuter puisque la voici un fait accompli, renferme des travaux de premier ordre de MM. Svabinsky et Preissler, certes cela a son importance ! Que l’on s’apprête aussi à célébrer le vieux maitre Ales par une exposition définitive et en quelque sorte jubiliaire de son oeuvre, applaudissons des deux mains. Mais que tout cela est donc moins symptomatique, non pas que la réunion dans cette Maison Nationaled’une exposition des trois Sociétés rivales qui se partagent l’activité artistique de la Bohème tchèque, mais que l’acheminement malaisé de ces sécessions dérivées l’une de l’autre vers ce but si simple en apparence et si malaisé en réalité, conquérir rang parmi les grandes écoles mondiales modernes et cependant arriver 1, l’expression de sa personnalité nationale. On a d’abord affecté de ne pas prendre au sérieux la dernière venue de ces Sociétés, la Skujeina, séparée de 45 Klinger assez bien ce que Reger est à Brahms. 11 faut toutefois n’accepter de telles équations que comme des façons commodes et très approxtmatives… de s’entendre ? Non, bien plutôt de s’induire en erreur. Disons simplement que M. Greiner est aujourd’hui la dernière rigueur du dessin pur, de l’abstraction-dessin si l’on peut se représenter une telle chose, comme M. Reger en est à Ii dernière rigueur de l’harmonie elliptique et du contrepoint raccourci… Et encore une fois il est stupide en un paragraphe de chronique de seulement indiquer de telles choses qui sans développe-ment sont mal intelligibles. WILLIAM RUT.. =HONGRIE Mmes apr., des incidents qu’il cat aussi inutilede déplorer, puisqu’ils devaient fatalement se produire, du seul et même fait que Martes autrefois se fut formé d’analogue façon. Dieu sait que si l’on parle de néo-primitivisme, de futurisme el de cubisme nous haussons les épaules. Mais si l’on nous dit que de tels groupements arrivent à englober des indivi-dualités telles que M. Kysela ou que M. V lastimil Bormann, qui s’y déclarent fort à leur aise dans une élite de leur choix, alors les données du problème changent un peu. fils quoi I le meilleur des jeunes décorateurs tchèques d’une part ; de l’autre l’un des artistes polonais d’aujourd’hui le plus précieux, le plus rare et le plus individualiste ! L’effarement augmente lorsque L’on voit un groupe d’artistes tchéques ultra modernes présendant se référer et se targuer d’appartenir à Tintoret, à Greco, aux artistes anonymes de la sculpture gothique et de l’émaillerie persane pèle-mêle, au lieu que toujours aux modes et goûts versatils de Paris, et cela en âme et conscience, comme on se reconnais d’une famille selon le sang. Un tel phénomène ne vaudrait-il pas d’être étudié mieux que d’ètre inventorié au petit bonheur dans le tohu-bohu des expositions dans un Empire tour de Babel. Ce qui me plais surtout chez les artistes de la Skupina — mieux que les oeuvres de le plupart d’entre eux, hélas! — c’est qu’ils aient été chercher aussi leur justification, et l’aient jusqu’à un certain point trouvée dans les oeuvres même de quelques-uns de ces ancêtres dont j’ai toujours regretté que la Société Manes fit totalement abstraction, un V. H. Branner, un Petr Brandi. Ils vont la rechercher, cette justification, parait-il, jusque dans les carreaux de poêles tchêques du Musée de la ville de Prague et ils ont raison. C’est déjà un grand pas de fait si l’art ‘cheque, prêtendùment commence aux deux frères Manes, arHve enfin â se reconnaître des origines plus vénérables et presque héraldiques. Il m’est doux, après avoir prêché vingt-cinq ans cette recherche à MOS MIS de Prague et pour ce avoir été tourné en dérision par eux, de les voir s’acheminer à une plus saine notion des choses. Et peut-être que s’ils avaient pris aussi la peine de se rendre compte de la façon dont un Mahler et un Klimt ont, pour leur formation individuelle, opéré sur des données et éléments nationaux, épars dans toute l’étendue de la Monarchie, ils auraient enfin aperçu le trait de lumière décisif, adjuvant final de toutes leurs recherches. Que de tâtonnements et de pertes de temps eussent été ainsi évités. N’importe, si les macres des artistes de la Skupien ne sont pas encore dans le irai chemin, du moins quelques-uns d’entre eux l’entrevoient-ils. Et l’on me dit que Afttetes it son tour commence à se préoccuper du passé artistique tchèque. WILLIAM Riel..