Le Mois Artistique SIXIÈME EXPOSITION DE LA Socri4r. INTERNA-TIONALE DE LA PEINTURE A L’EAU (Galerie des Artistes modernes, 19, rue de Caumartin). — Ce groupement ne comprend guère que des artistes de valeur et de labeur honnête. Et il me semble qu’il y a là les meilleurs aquarellistes du moment: MM. Albert Besnard, Raymond Bigot, Gennaro Faye, Henry Cassiers, Alfred Delannoy, Francis Auburtin, Frank Milton Artnington, Walter Gay, Fernand Knopff, Gaston La Touille, Lucien Simon, Henry Scott Tube, M^- Clara Montalba. J’ai beaucoup aimé les envois de M. Charles V. Bart-lett : Danse bretonne et Revenant de la Foire pein-tures savoureuses et riches ; les paysages aux ‘plans simples, d’une mélancolie dirai-je architecturale de Mm. Florence Esté, enfin les quatre marines de M. Alexandre Marcette dont le talent m’a semblé encore en progrès. On dirait qu’il met dans ses aquarelles quelque chose de plus dense, de plus concentré. C’est un observateur strict et conscien-cieux et, s’il est d’habitude abondant, cela ne prouve que sa force de travail. Quart à M. Jeanès malgré l’intérêt toujours très vif que présentent ses études des Dolomites et de Venise je trouve qu’il y a quelque chose de plus significatif dans cc qu’il expose à la TROISIÈME EXPOSITION DE LA SOCIETÉ MODERNE (Galerie Durand-Rnel, r6, rue Laffitte).— Ce sont deux petits groupes de trois aquarelles chacun, mais composés avec une intention très nette. Dans le premier : trois vagues vues d’un rocher de Monte-Carlo. Dans le second trois vues des Dolomites. C’est tout. Mais c’est de la très belle peinture. M. Jeanès, aimant d’une tendresse égale l’art et la nature, sait se tenir également éloigné de l’impression et de la facile synthèse. Alors, il peint un moment. Mais, en peignant ce moment, il trouve moyen de lui donner, à force de subtilité dans l’observation, je ne sais quoi de permanent et de général qui satisfait. Son tact très sûr d’artiste né lui fait deviner d’abord lequel des instants il faut choisir par exemple dans la marche d’une vague, dans l’heure que dure un crépuscule. Il y en a toujours un où le spectacle se présente avec sa plus grande force d’émotion, avec sa plus vive beauté. I. leule, mter, lent a cet instant : son art et sa science, tres raffinés, font le reste. On le dit quel-quefois visionnaire : il ne l’est que de la réalité. Et il sait quel écart le sépare encore, même dans ses plus étincelantes oeuvres, d’avoir rendu les audaces de la nature. Il les suggère et c’est déjà bien beau. Mais il les suggère de plus en plus près, de plus en plus vivement. Et ses aquarelles si savantes d’exé-cution respectent de la façon la plus pure la spon-tanéité de l’impression première. On retrouve dans le paysage composé de M. Henri Détiré les mêmes fortes qualités que dans ses natures-mortes. M. Carrera est toujours violent jusqu’à la brutalité et malheureusement quelquefois pour le plaisir de l’être. M. Morisset par contre a quelque chose de trop flou et de trop doux qui énerve sa délicate vision. N’oublions ni MM. Sué, Guillaumin et Caro-Delvaille, ni M. Suréda, ni M..’ Galtier-Boissière (avec ses fleurs somptueuses, ni surtout l’étonnant psycho-logue qui a nom Louis Legrand et que nous retrouverons bientôt ailleurs, dans un ensemble plus complet. EXPOSITION FRANÇOIS-CHARLES CACHOUD, LES NUITS (a` EXPOSITION) (Galeries Georges Petit, S, rue de Si?). — On attrait tort de reprocher à M. Cachoud, qui peint la Savoie avec amour, de préférer toujours la représenter la nuit. Car, après tout, il la préfère peut-être ainsi et il faut bien reconnaitre qu’elle est alors très poétique, très romantique, très lamartinienne. Sans pour cela être fausse. Ces maisons, ces plaines, ces bouquets d’arbres, ces étangs sont enveloppés du sortilège lunaire, tuais avant tout ils ont été dessinés et établis avec simplicité et conscience, par un artiste exempt d’inquiétude. EXPOSITION DU Nu (Galerie Devambe;:, 43, bou-levard Malesherbes). — Rien qui nous apprenne grand’ chose, rien qui révèle non plus une con-ception nouvelle de cette suprême expression de l’art plastique : le nu. Mais au milieu d’un ensemble plutôt quelconque, quelques œuvres intéressantes, une admirable et savoureuse étude de M. Caro-Delvaille : La Toilette d’Herminie, 38