SANDOZ — meou L’ART ET LES ARTISTES très intelligentes, de M. Larry Bar-bier, variations sur les ballets russes, sur les chansons de Bili-tis, sur les Belles et les toilettes en 1911, d’intéres-santes aquarelles, gravures à la pointe sèche et l’aquatinte de M. Jeanne Bar-dey, études de déshabillés pour les revêtements de carrelage d’une salle de bains, de charmantes es-quisses de M » Guilleré. On trouvera peut-être que dans l’énuméra-tion de ces oeu-vres, je vais au petit bonheur ? C’est cela même, je me promène de l’un à l’autre, tout à la joie de trouver une quantité de jolis talents, que mon imagination, dans la suite se plaît à réunir, à faire collaborer à la même oeuvre, qui est une maison idéale, que, d’ailleurs, je ne ferai jamais construire. Ainsi, par exemple, je demanderais à M. Waldraff de placer dans l’encadrement des boiseries d’arol, ou de chêne blond, ses gouaches qui sont remarquables puisqu’elles me plaisent, et qui représentent avec une égale sûreté de vision, un beau sentiment, une aisance des moyens et du but à atteindre, des paysages de montagne, des pâturages d’un vert somptueux opposés aux cimes délicieusement bai-gnées d’améthyste ou de rose, des clairières de forêt; à M. Mère, je dirais d’oublier sur les tables quelques-unes de ces jolies boites de buis patiné, de cuir et d’ivoire ; à M. Scbeidecker, que je réflé-chirai avant d’adopter ces bols de cuivre, ces bou-teilles aux raisins, où il stylise un peu trop rigou-reusement à mon gré, les plantes ; et j’irais de préférence vers M. Henri Husson, toujours plus maitre de lui, plus souple et plus fort, habile à repousser le cuivre rouge, à verser sur lui des coulées d’argent, à le patiner, à incruster, à mode-ler ce joli petit monde de coléoptères qui grimpe, se recourbe et s’agrippe au long des brindilles, des feuilles de lierre, sur les bords précieux de ses coupes, de ses corbeilles, de ses pendentifs ; M. Gaston Lecreux jetterait de jolies fleurs sur un éventail, et oubliant son album de gravures origi-nales en couleurs, nous laisserait croire que ses pommes de pin, ses tomates, ses pavots, ses hor-tensias sont d’un japonais inconnu et méconnu ; M. Marius Michel et M. René Kieffer, seraient chargés de relier notre exemplaire de la Rouie d’Emeraude par Demolder; au-dessus de la chemi-née, je ferais maroufler le panneau décorarif de M. Inulines, peintre délicat, et parfaitement digne de représenter le Bain de Diane, et M. Menu tendrait les murs de ses toiles imprimées à Rambouillet, et qui sont, je crois, les plus jolies toiles qu’on ait imprimées depuis les toiles de Jouy, les anciennes, bien entendu. Sur une dentelle de M. Mezzara, O’Kin qui a un joli nom, disposerait ses coupes et ses boites, où des points rouges avivent si précieu-sement le bois et la corne. Dans une vitrine, en face d’une fenêtre ouverte sur le soleil couchant, je rassemblerais des bijoux de Lalique, bijoux de mystère, faits pour être portés par des Ida Rubins-tein de ballets russes ou des Salomé de Gustave RENÉ KIEFFER — RELIURE EN NIOSAÏQUE