L’ART DÉCORATIF lieu de se complaire dans une nullité ventripo-tente et satisfaite, ait entendu parler, par hasard, du Pavillon de Marsa », des expositions qu’y orga-nise le Salon des Artistes décorateurs, qu’il y vienne par un effort héroïque, qu’il lise l’excellente préface rédigée par le Comité, qu’il fasse le tour des salles, et que, la main dans le menton, il se dise : » Tiens, mais au fait, c’est très intéressant, tout cela ; si nous faisions du nouveau, prudem-ment, logiquement, si nous proposions ce nouveau à nos clients! Il se pour-rait bien, en effet, qu’un jour, les étrangers, Anglais, Allemands, en pos-session d’une disci-pline dans le do-maine de l’archi-tecture et de la décoration, nous l’imposent, et que nous soyons obligés d’obéir à leurs exi-gences. » Et il fait appel à ces nom-breux artistes, et il réalise ce qui a été réalisé et démontré à l’étranger, à savoir que Von peut établir ries ensembles dé-coratifs modernes, appropriés aux exi-gences de notre époque, aux besoins et au caractère de l’individu, dans un programme déter-miné quant aux dimensions, à la matière et à l’argent disponible. Et le vendeur du Bonheur des Dànses, doué d’une psychologie rudi-mentaire, mais infaillible, meublera l’appartement des jeunes mariés avec re qui se fait de « lieux aujourd’hui. Et le client, bénévole, acceptera. Il ne demande qu’à accepter. Le fait seul d’étre décidé à acheter révèle tut certain enthousiasme optimiste. Il s’agit donc aujourd’hui de mettre en rapport les artistes décorateurs avec les grands commerçants. Tant que ceux-ci ne s’intéresseront pas à une question qu’ils doivent étudier sous peine d’étre battus à bref délai par le grand com-merce étranger, le meuble moderne ne sera une réalisation que dans un certain nombre de cas isolés, les tendances étudiées et adoptées par quelques amateurs ne pourront se généraliser, il n’y aura pas d’effort collectif, pas de discipline, pas de style. Il me reste maintenant à nommer quelques-uns des exposants du Salon des Artistes décorateurs. Le hall contenait les vitrines, les applica-tions d’art, les salles latérales contenaient les ensembles mobi-liers. Je signale donc à ceux qui veulent bien s’intéresser à ce mouvement, une vitrine de grès et de porcelaines par De-cœur. Cet artiste, dont je suis depuis longtemps les ef-forts, est arrivé à la maîtrise; au courant de la chimie de son métier, il a tout à fait abandonné la vaine tentation de vouloir appliquer 1111 décor sur une céramique, abstrac-tion faite des méta-morphoses dires à la cuisson, il a réa-lisé des pâtes d’une matité parfaite, que l’on a envie de tou-cher, tant elles sont belles, et ne retient d’un décor que ce qu’il faut pour ac-centuer le galbe de ses formes, toujours amples, même dans la plus petite dimension, pour appuyer ou souli-gner certaines tonalités rares. Les céramiques de M. Méthey ont été ici même l’objet d’une étude spéciale qui me dispense, à mon regret, d’en dire tout le bien que je pense. Il en est de male des tapisseries de Mn– Fernand Maillard, si elle veut bien s’en tenir à l’interprétation des paysages du Berry, qui est sa province, qu’elle connaît bien et dont elle fait bien ressentir le charme particu-lier. A côté d’eux, il y avait de jolies aquarelles, JAULMES LE BAIN DE DIANE (PANSE. DÉCORATIF POUR DÉSSI, 35