L’ART DÉCORATIF LLOT — CABINET DE TRAVAII 1,, CHÊNE SCULPTÉ ET LOUPE D’ORME le leur prouvera,je l’espère; niais il s’agit de savoir si, à une époque où nous usons de la lumière électrique, du caloritère,du téléphone, de l’ascenseur, de l’auto-mobile, où nous avons abandonné épées et per-ruques, robes à paniers et crinolines, nous allons con-tinuer à habiter dans des décors byzan t i ns, got h igues ou Louis XV; si nous allons avoir le courage de nous regarder tels que nous sommes au lieu de nous obstiner à contempler de vieux portraits. Le Salon des Artistes décorateurs constitue un gros effort artistique et matériel. Les artistes ont compris enfin, après avoir travaillé plusieurs années dans l’isolement, qu’ils de-vaientsegrouper, s’appuyer DUFRENE — TABLE A THÉ 33 les uns sur les autres, que pour montrer la vitalité de leurs efforts, ils ne devaient plus en donner la preuve séparée, abstraite, mais que l’architecte, le dentellier, le ferronnier, l’ébéniste, le lis-sier, le peintre décorateur, le sculpteur, etc., devaient exposer leurs oeuvres en-semble, groupées comme elles le sont dans la vie, l’architecte dessiner la salle à manger, le peintre déco-rer les panneaux, l’ébé-niste faire la desserte, les chaises, la table, le ferron-nier pendre le lustre, mar-teler les chenets, recourber les branches des candéla-bres, le céramiste mettre un grès et des roses, le den-tellier, étendre sa nappe sur la table, et ainsi de suite. Discipline, discipline, voilà ce qu’il faut. Et l’on a 3