I, I II UN TABLEAU INÉDIT DU SODOMA CE tableau du Sodoma qui, depuis quelques jours à peine,fait partie de la riche et précieuse collection du baron de Schlichting, un de nos amateurs d’art les plus éclairés, vient de la villa Malta, propriété du comte Bobrinsky sur le Monte Pincio, à Rome. Il l’avait acheté, il y a une ving-taine d’années, à Sienne, dans le Palais Chigi, an-cienne demeure du banquier Chigi, protecteur du Sodoma. Il est cité dans l’oeuvre de M. Robert Cust sur Sodoma, dans le récent ouvrage de M. Achille Segard sur le même artiste et sur la fin de l’Ecole de Sienne au xvt’ siècle. Il est aussi mentionné dans un ouvrage de Schwarzow édité à Leipzig, chez Feubner 190 1, et dans celui d’Emile Jacobsen, de Copenhague, intitulé Sodoma et le Cinquecento é Sienne. D’après M. Cust, ce tableau, qui représente 3t vraisemblablement L’Amour et la Chasteté (tout l’indique dans l’attitude et dans la toilette des deux jeunes femmes), fut peint vers 15o; ou t5o8, époque où Sodoma fut appelé à Rome par le pape pour décorer avec Raphaël la rainera della signai ura au Vatican. Il est à supposer que ce délicieux petit tableau, d’un coloris exquis et d’un fini si précieux, avait été la pièce de présentation pour la commande de la décoration de la chambre de la signature, dont la voûte est ornée de tableaux circulaires environnés d’arabesques dans ce même principe. Nous sommes heureux de pouvoir reproduire ici, gràce à la parfaite obligeance du baron de Schlichting, cette oeuvre charmante, jusqu’à ce jour inédite. C’est le brillant complément de la remarquable étude parue dans le dernier numéro de la Revue sur le grand maitre de Sienne.