JEAN ROQUE quand il trouvait amateur, mais il était, disait-on, fort embarrassé quand on lui en demandait le sujet il les tournait alors en tous sens et, le plus souvent renonçait à les expliquer. Ce vieillard, dont Jean Roque a conservé très vivante l’image en sa mémoire, mourut en t886. Son nom glo-rieux n’inspire plus la raillerie mais l’admiration : il l’appelait Monticelli. Jean Roque fit au Lycée de Marseille des études honorables auxquelles il ne porta que peu d’en-thousiasme. Son imagination, que la vie excite, ne l’intéressait pas au passé et aux livres. Peu à peu, nus à Paris où, selon les caprices des jurys, leurs toiles sont tantôt admises aux Salons et tantôt refusées, ils jouissent dans leur pays de l’estime et d’une familière notoriété; ils trouvent parfois pour célébrer la terre qu’ils aiment des accents inatten-dus. Jean Roque dût beaucoup aux conseils de ce digne maitre. Sa vocation s’était affermie et, résistant aux désirs de ses parents qui !e destinaient aux affaires, il voulut ètre peintre. Ce dessein ne se heurta pas à une résistance bien vive et, en 1899, il venait à Paris, libre de se livrer à ses inclinations. E PATRE (1908) la passion artistique s’empara de lui. Il dessina, puis il se mit à peindre. Il a conservé, comme un témoignage, une étude à l’huile qu’il fit, un dimanche, en 1896, aux Martigues. La touche en est délicate, la coloration agréable et juste, avec une timidité et une finesse qui ne font pas prévoir les audaces futures. Il rencontra, pour l’encourager et le guider un artiste du pays, Théodore Jourdan auquel il a gardé une vive reconnaissance. C’était un de ces peintres provinciaux dont le talent a peu d’étendue, mais qui ont voué à leur art un culte sans limite. Incon-25 Il ne s’éloigna pas sans regret de son pays natal et chaque fois qu’il lui a été possible de le faire, il retourne, depuis lors, y retrouver les fortes impres-sions qui ont agi, les premières, sur son esprit. Il y a conservé un atelier. a Cet atelier, m’écrivait-il il y a peu de temps, est situé au milieu des champs, de larges baies y laissent pénétrer le soleil. J’ai quelques branches de pins, qui se silhouettent sur le bleu du ciel; la terre qui l’entoure est rouge, et les plans de terrain sont séparés par de petits murs de pierre bas ; quelques oliviers gris, et dans le fond, la vieille ville sarrasine d’Allauch. Tout ça