DÉESSE DE LA MORT L’ART ET LES ARTISTES taisons hiéroglyphi-ques de figures géo-métriques et de for-mes animées, 011 dirait à leur façon d’articuler les mem-bres et d’architecturer les masses qu’ils Mont jamais vu que des troncs mutilés, des membres épars, des crânes scalpés, des faces écorchées aux orbites vides, où claque le rictus des dents. La vie n’est là que par tronçons, coupée comme elle est dans leur âme, n’ayant que des tres-saillements courts, figée par le dogme et la peur. Ils com-binent en formes confuses, vaguement architecturées, des morceaux d’animaux vivants, des os dé-pouillés, des mains coupées, des têtes de serpents, des griffes, d’énormes masses confuses, pulpeuses, gonflées d’eau trouble, hérissées d’épines comme les echinocactus. Da, l’Amérique centrale où, sur la terre imbibée d’averses blffantes, la végétation est plus brous-sailleuse, les miasmes plus mortels, leç fourrés infectés de bêtes malsaines, où les buissons de dards vénéneux sont impossibles à traverser, lu rêve est plus horrible encore. On ne distingue plu, dans les roches sculptées que des amoncellement, de chairs broyées et palpitantes, des paquets sou-bresautmts d’entrailles, des visages sanglants dont on a arraché la peau, un amas confus de viscères des bords duquel il semble qu’on voit couler du sang. Par quelle aberration l’art qui est fait pour réunir les 110111111CS a-t-il si exclusivement célébre chez ces peuples-là le meurtre et la mort, et si fréquemment aussi chez les plus civilisés? C’est que nous nous trompons sur le sens de nos actes et que nous aimons les formes qui nous sont nécessaires à travers même les monstres composites et les tronçons mutilés, comme nous poursuivons à travers le combat et la violence notre idéal de communion et d’harmonie. Nous tâtonnons dans l’obscurité et heurtons douloureu-22 sentent les murailles. La porte de lumière finit par se trouver. Mais il faut que nous la cherchions ensemble ou, du moins, que nous n’assommions pas au fond des ténèbres ceux qui la cherchent passion-nément. Au Mexique, au Pérou, l’égorgement des peuples fauchait à tout instant des pensées néces-saires au développent:2m d’autres pensées et cou-pait une à une, à mesure qu’elles repoussaient, les racines de l’avertir. Si la guerre, parfois, peut exalter et même révéler l’énergie créatrice d’un peuple, le massacre systématique éteint toute COLONNE A ZTEQUE