L’ART AZTÈQUE l’Atlantide engloutie. Ils avaient sans doute traversé les régions boréales, entraînant dans leurs migra-tions quelques-uns de ces Inoïts qui peuplent encore les bords de l’Océan arctique et qui pour-raient bien descendre du plus vieux peuple artiste de la terre, les Troglodytes périgourdins remontés vers le Nord avec le froid. Ils avaient pris contact, aussi, laissant des leurs au milieu d’eux, en emme-nant d’autres vers le Sud, avec les Indiens nomades de l’Amérique du Nord. Là, ils avaient passé des bis-ers parmi les Hyper-boréens blottis dans leurs huttes sordides, puantes, à peine éclairées, et rythmé avec eux l’interminable nuit polaire par la prépa-ration des engins de pêche, de chasse et de comman-dement, bois de rennes, mâchoires de rennes et de phoques, os de baleines qu’ils gravaient d’images précises comme les souve-nirs de leur vie monotone qui recommençait chaque année avec le retour du soleil pâle. Ici, en descen-dant la vallée du Mississipi, ils avaient bu l’eau, pétri la fa-rine, mangé la viande et les fruits dans de beaux vases rouges à larges taches noires où l’ornement géo-métrique prend quel-quefois le fruste as-pect d’une bête ou d’un oiseau. Ils avaient couché dans la prairie sous des tentes de peau ornées de dessins enfantins, bisons chassés, dé-mons, dieux effroya-bles, qui réunissaient dans leur coloriage violent, leur dessin gauche, le plus primitif des symbo-lismes à la plus primitive des écritures et où pouvaient se pressentir les hiéroglyphes des manuscrits du Mexique et des bas-reliefs péru-viens, leur vie géométrique, leur raideur de jeux de patience. Le visage caché sous des masques horribles, empennés, becqués, encornés, violem-ment peints et couverts du crâne au talon de plumes multicolores qui leur donnaient l’aspect de ces monstres à crête dorsale enfouis dans les houillières des Montagnes Rocheuses, ils avaient dansé les terribles danses de guerre qui rôdent autour de la mort. Des souvenirs encore plus lointains remuaient en eus peut-être, ils empor-taient au fond des yeux l’image des rochers sculptés de la Scandinavie préhistorique, et leurs traditions millénaires leur conservaient la technique primitive transformée avec le temps et adaptée à des climats nouveaux, de la construction en bois que leur plus vieil aïeul leur avait apportée des plateaux iraniens (1). En tout cas les ruines dont fourmille le Yucatan en portent toutes la trace. Les conquérants mayas qui avaient construit’ ces édifices, probablement avant l’arrivée des Toltè-ques et peut-être môme à l’époque des civilisations gréco-latines, rattachaient par leurs pyramides à de-grés extérieurs et leurs édifices à murailles inclinées le rameau américain des Aryas aux rameaux d’Asie et d’Europe qui s’é-taient répandus, aux premiers temps de notre histoire, sur la Mésopotamie, l’Inde, l’Egypte, la Grèce et l’Italie dit Sud. Et dans tout le reste du Mexique, couvert au moyen âge d’aque-ducs, de quais, de jetées, de canaux, de ponts, de réservoirs, de chaussées de pierre, de temples pyramidaux, de palais à ter-rasses, de remparts, le génie des peuples blancs plus ou moins mêlé, plus ou moins résistant persiste, quelquefois presque pur comnse chez les Yucatèques, étouffé souvent comme à Mitla de formules théocratiques, épaissi de sang noir ou jaune quand on erre sur les plateaux où tant de (s) Pra.acc d Cilis d Ruines arroirirairles de I xL CIIARNA, IX DI EN TRISTE 19