L’ART ET LES ARTISTES Phot. Alowe, Cathédrale d’Or, iel, SIGNORELLI ANGELICO (erxtr. D’UNE FRESQUE DL ncxonrit.0 l’oeuvre est presque entièrement disparue, et nous le jugerions mal sans ses dessins et ses médailles, les plus belles qu’on ait jamais faites depuis l’antiquité. Animalier, architecte, graveur, portraitiste, fres-quiste, Pisanello est encore, comme Orcagna ou Giotto, un de ces esprits universels dont cette période prestigieuse a légué l’exemple aux hommes de la Renaissance. Avec lui, l’hiératisme primitif, la naïve gaucherie de Giotto font définitive-ment place à la perfec-tion de la forme vivante, et les siècles futurs n’iront pas plus loin. Gentile était déjà assez maitre de la pureté ex-pressive de sa forme pour mériter d’étre appelé le premier peintre de l’Italie par tut pèlerin flamand admirant ses fresques à Saint-Jean de Latran. Ce pèlerin, dont l’opinion en valait mille, était Roger Van der ‘Weyden, l’élève célèbre du grand Jan Van Eyck, et certes l’élève et le maitre sa-vaient, eux aussi. bien loin dans le nord, ce qu’était une forme par-faite et une expression profonde ! Mais l’éloge eût encore été mieux décerné à Pisa-nello. Un des mai-tres de cet homme puis-sant et admi-rable avait été un moine ca-maldule, Lo-renzo Monaco (1370-1.525), miniaturiste et peintre, si par-faitement re-présentatif de cette période transitoire qu’ont pu con-fondre ses oeu-vres de début avec celles de Gaddi, et les dernières avec celles d’un autre moine, un domi-nicain nommé Guido di Pietro, son collaborateur et aussi l’ami de Gentile. Ce Guido di Pietro ne fut autre que l’artiste splendide béatifié par l’Église sous le nom de Fra Giovanni da Fiesole, et vénéré par tout l’univers sous celui de Fra Angelico (1387-455). Hève de Starnina, il se fit domini-cain, à vingt ans, dans le couvent de Fiesole près Pat. AInm,l. Prato Cathédral, rus FiLIPÊCLAPpl, PAR LUI—MÊME (DÉTAIL D’UNI, FRESQUE) Phot. Alia., Chapelle des Serouegui. PORTRAIT PRÉSUME DE GIOTTO, PAR LUI—MÊME (DÉTAIL DE LA FRESQUE ne JUGEMENT DERNIER) 10 Florence, suivit ses frères d’exil pendant cinq ans à Foligno, en Ombrie, ‘mis à Cortone, rentra A Fiesole, puis à Florence, alla décorer, à soixante ans, une chapelle à la Cathédrale d’Orvieto, fut appelé à Rome par Martin V, pour travailler au Vatican, et y mourut. A eus deux, Giotto et Fra Angelico ont exprimé incomparable-ment l’idéal religieux du moyen âge, dans sa can-deur, sa ferveur, son extase et son spiritua-lisme héroïque, au mo-ment où il allait dispa-raitre. Ce sont les deux grands génies représen-tatifs; mais Fra Angelico a profité de l’évolution