L’ART ET LES ARTISTES de la sonate et de la symphonie, le génie de Giotto soulève une vague d’idéalisme naturiste et la jette, vivante et éclatante, sur toutes les murailles sacrées de l’Italie. L’ART FLORENTIN DE GIOTTO A FILIPPO LIPPI Cet effort, un des plus généreux que la cons-cience humaine ait jamais faits, ne devait point suffire. Comme tout mouvement initiateur, l’école de Giotto devait se transformer et s’effacer après avoir engendré une évolution nous-elle. L’ivresse de geais, comment une technique d’expression eût-elle pu se figer sans se corrompre? L’âme était toujours un modèle, l’instrument ne suffisait plus. L’Italie de la fin du ms, siècle n’était plus celle de Giotto. Les papes étaient à Avignon, les états, déchirés par la tyrannie ou l’anarchie, las des papes connue des empereurs, ne songeaient plus qu’a l’argent, nécessaire à la guerre comme à la joie de vivre, et à l’intellectualité orgueilleuse. L’humanisme, ranimant l’antique, secondait le scepticisme renaissant ; la curiosité de l’histoire, de la nature, sous son double aspect scientifique Aienare. ECOLE GIOTTESQUE LE TRIDMPIIE DE LA MORT (DÉTAIL) créer, de tout dire, avait amené les giottesques, en cent années de production vertigineuse, à ne s’occu-per que de la poésie, de l’imagination, du mouve-ment, à inven ter sans perdre du temps’ perfectionner la technique. La substance idéologique accumulée par eux fut telle qu’un nouveau siècle n’allait point cesser d’y puiser; niais la technique, passant de main en main sans modifications, s’usa et devint une formule banalisée. Ces ingénus, d’une admi-rable naïveté, oubliaient que la peinture, écriture rapide de leurs rêves, est un art matériel ! Toute l’époque était entraînée dans un furieux courant d’idées sociales, politiques, littéraires; tout chan-S et artistique, aimantait les esprits, et le paganise,, malgré la férule ecclésiastique, hantait les âmes dans le pays chaleureux où il avait si longtemps triomphé. il revenait, impiété, sous le masque de la beauté. La première conséquence d’une pareille crise morale devait être le culte passionné de la forme, le sentiment de l’insuffisance technique du grand élan giottesque, le besoin de la jouissance qui résulte de la perfection matérielle de l’oeuvre en soi. Dans chaque région, l’étude de la nature allait amener les artistes à se laisser influencer par leur décor natal, par les coutumes et les types. De là, la formation d’Ecoles.