L’ART ET LES ARTISTES Phol. Goa, k Soinle-Alaree,Veeeelle, Chop& d, Eqn,geols. SIMONE MARTINI — LE CHRIST CONDUIT AU CALVAIRE (DÉTAIL) tionnaires, comme ces imitateurs de Byzance que Giotto avait éclipsés. A Sienne, l’intervention de l’art giottesque n’empêcha pas les artistes issus de Duccio de conserver leurs caractères propres plus d’idéa-lisme, plus de coloris, plus d’élégance qu’à Flo-rence, moins de réalisme, de vérité et de force. Simone di Martino (1283-1334) fut l’ami et le rival de Giotto, comme il fut l’ami de Pé:rarque, et ses fresques d’Orvieto, de Naples, d’Assise, un portrait équestre au palais de Sienne, une A III1011- dal ion aux Uffizi (1333) le montrent artiste raf-finé, ému par l’Antique, tendre et précieux jus-qu’au maniérisme. Il mourut à Avignon, près de Pétrarque. Il collabora avec son beau-frère, Lippo Menuni, d’où l’erreur qui l’a fait longtemps appeler Simone MemmL Les frères Pietro et Ambrogio Lorenzetti (morts en 1348 et 133o) restèrent aussi Siennois: le second, surtout, créa au palais de Sienne de nobles fresques allégoriques. Après eux, les misères de la peste de 1348, puis les discordes politiques amenèrent la déchéance de l’art siennois. On peut citer encore un bel artiste, Taddeo di Bartolo (1363-1422)( Vie de la Vierge, à San Francesco de Pise, fresques au palais de Sienne). Mais Sienne désormais s’isola, resta sourde au puissant appel de la Florence du xv’ siècle, s’obstina dans son primitivisme et ne compta plus. L’école giottesque avait, outre ses oeuvres, constitué par son apostolat ce qu’on peut appeler la personne morale de l’artiste. La tyrannie du concile de Nicée n’existait plus, le peintre n’était plus un ouvrier passivement soumis à la pensée du prêtre. n Nous sommes, par la grâce de Dieu, ceux qui manifestent aux hommes grossiers et illettrés les choses miraculeuses faites par la vertu et en vertu de la sainte foi ». Cette formule était inscrite en tête des statuts de la corporation des peintres siennois. Elle est demeurée la formule de l’Art lui-mème. Il ne finit pas l’oublier c’est Giotto qui a rendu possible, par son coup de génie, cette personnalisation respectée de l’artiste. Nous ne savons pas de qui sont les splendides fresques de la chapelle des Espagnols, à Sainte-Marie-Nouvelle de Florence, le Saint Pierre sur les Eaux, la Résurrection, l’Ascension, li-tante el triomphante, le 1′,10,1,1, de saint Thomas d’Aquin; nous ne savons pas de qui sont, au Campo-Santo de Pise, le Triomphe de la Mort, le Jrlgeurenl Dernier, l’Enfer. De Taddeo Gaddi et de Simone Martino, les unes? D’Orcagna, des Loren-zetti, les autres ? Nous l’ignorons. Mais ce sont des