L’ART ET LES AR-risTEs &les d’art synthétique et de symbolisme décoratif, unis à la vitalité du réalisme le plus sincère. La Chapelle de PAI-ena, à Padoue, montre encore une des oeuvres capitales de Giotto : il la décora entiè-rement de camaïeux et de scènes représentant les Verins, les Vices, l’Annonciation, la Vie de. Jésus, la Vie de la Vierge. A Florence, la destruction a épargné les fresques de l’église Santa Croce (Vie des deux saints Jean, réplique, avec variantes plus belles encore, de la Vie de saint FI-mn-ois). Tout cela est d’une simplicité suprême, d’une profonde émotion, d’une invention inépuisablement ingé-mais C11(012 que, [Otite son ancre ait-elle disparu, il devrait encore etre vénéré connue un des plus grands révélateurs de l’histoire intellectuelle. Du néant,Giotto a fait surgir, comme une Pallas sortant tout armée de son cerveau, une conception de fart pictural qui est restée la plus noble, celle de la pein-ture a la fois idéologique et humaine, représentant le pathétique par la plastique, n’usant du dessin et de la couleur que pour rendre visibles des états d’amc. Giotto avait créé et suggéré pour cent ans : on put croire qu’il avait trouvé la perfection technique. Son exemple suscita une véritable révolution; MA. AI rad,,,.: paie de l’Ae GIOTTO — LE CISRIST MORT ET LES SAINTES FEMMES Meuse. C’est un monde qui se révèle : par la volonté divinatrice de Giotto, le rive du viens Cimabue prend forme, l’aine des peintres des cryptes chrétiennes se ranime, l’antique, avec ses draperies si pures, repa rait c Horentinisé !›, la nature, en sa vérité, rentre triomphalement d’un exil de dis siècles dans l’art, la pensée subtile et forte de Dante s’unit à l’imagination tendre de son ami. Giotto accomplit allègrement, comme en se jouant, cette oeuvre assez vaste pour remplir dis existences. On peut dile que non seulement son oeuvre en soi fut admirable car les incorrections y sont toujours l’effet d’un excès de sentiment – 4 l’instrument de vérité et de vie était offert par lui à la pensée latine, le formalisme byzantin était écarté, fart chrétien avait devant lui l’avenir, et on avait tant à dire, depuis si longtemps !Substituer à l’hiératisme la libre expression de la nature, par-courir l’infini domaine de la représentation vraie, continuer cependant à faire de la peinture rom seulement l’historiographe des légendes sacrées et de la lutte héroïque du christianisme, niais encore l’enseignement moral de la foi aux veux des fidèles illettrés, quelle niche ! A la suite de Giotto, dans sa trouée lumineuse, des disciples s’avancèrent. Personne n’avait jalousé ni combattu le révéla-