L’ART ET LES ARTISTES l’ha. Ali. Florence Sainle-Marir-Xonve.le. G. CIMABUE LA MADONF CF L’ENFANT JÉSUS tif oriental allait y réagir contre la dure autorité papale et, plus tard, l’art byzantin était destiné à réveiller, fût-ce par contraste, en Italie, le sens de la tradition antique et de la liberté d’imagination. Jusqu’après l’an mille, les miniatures et les Mosaïques furent les seuls témoignages d’art ita-lien. Quand, au xi’ siècle, la papauté, en lutte contre l’Allemagne, retrouva de la puissance et voulut l’attester par l’art, il fallut que l’Italie demandât des artistes à Byzance (Saint-Marc de Venise, Dôme de Pise, Mont-Cassin). L’esprit ita-lien se réveilla lentement Byzance adopta un art hiératiqueet conventionneLlitalie chercha confusé-ment une expression vivante. Quand, après la paix de Constance (1183), les républiques ita-liennes eurent secoué le joug germanique, quand les Dominicains et les Franciscains eurent couvert l’Italie d’églises, un mouvement extraordinaire se manifesta l’élan mystique ne se contenta plus du hiératisme, du formalisme étroit. Les Domini-cains prêcheurs souhaitèrent des décorations murales capables de symboliser non seulement les dogmes, niais encore les connaissances; les Fran-ciscains mendiants, nés de la tendresse infinie de. l’apôtre d’Assise, voulurent l’amour de la nature comme l’autour de la créature et de Dieu. Les Universités, restaurant l’éducation classique, le Droit romain, les Lettres latines, préparèrent le retour à la compréhension de l’Antique. Dès 1230, à Pise, Nicolo Pisano et son fils Giovanni, sculp-teurs, songèrent aux bas-reliefs romains et eurent le pressentiment de la nature. Dès lors, se précisa la lutte entre le byzantinisme, de plus en plus hiératique, et les tendances naturalistes latines. Le pisan Giunta essayait, dans ses fresques d’Assise, de représenter des personnages d’après nature (1236). A Sienne, Guido, Ugolin° et enfin Duc-cio fondaient l’école siennoise, et Duccio réalisait une œuvre empreinte d’un charme jusqu’alors OIC011111.1, tandis que, à Arezzo, Margaritone résistait aux tendances nouvelles. Mais c’est de Cimabue (1240-13o2) qu’il faut dater le véritable départ des destinées prodigieuses de l’art italien. Il ne fut pas le premier, à Florence, mais il fut le plus déci-sif promoteur, et le jour où, en 1267, on porta triomphalement à Sainte-Marie-Nouvelle la Ma-done qu’il lui avait destinée — honneur qui devait aussi échoir à Duccio, dans sa vieillesse, pour son tableau de la cathédrale de Sienne, en 13ro — est une fie ces dates qui ouvrent une ère. Cette Madone est le premier vrai tableau italien. Cimabue exerça une grande influence, mais sa plus belle œuvre fut d’avoir formé Giotto. On errerait en pensant que cette évolution fut logique et sans tâtonnements, dans le chaos de dévastation et d’ignorance sic ces temps tragiques. BEATO ANGE1.1C0 — L’ANNONCIATION