L’ART ET LES ARTISTES HUBERT VAN EYCK — LES SAINTS GUERRIERS (VOLET Du RETABLE DE GAND) peintre de Charles V, dont le typique portrait datant de 1372, est conservé au nausée de La Haye; Jacquemard de Hesdin, qui travailla pour le duc de Berry, et surtout André Beauneveu de Valen-ciennes, qui fut non seulement un miniaturiste de talent, mais aussi un sculpteur et un n tourbier renommé (t). D’autres artistes oeuvrèrent surtout dans leur pays natal. Parmi ces derniers, nous citerons Jacques Cavael, qui peignit pour la ville d’Ypres et Jean de Hasselt, peintre de Louis de Macle. De Melchior de Broederlam qui les domine tous, on confiait le célèbre « taveliau d’autel » commandé par Philippe le Hardi (terminé en 1399) pour la Chartreuse de Champmol, et qui se trouve encore actuellement au musée de Dijon. Ce sont les miniaturistes flamands établis à Paris qui rompent, à la fin du siècle, avec les tradi-tions du fond d’or ou des tapisseries, sur lesquels se profilaient jusqu’alors les personnages repré-sentés. Comme le dit d’une façon si pittoresque le Comte Darrieu, e ils crèvent la toile du fond n. Parmi les peintures les plus remarquables apparte-nant à ce genre, où apparaît pour la première fois le paysage, il faut citer avant tout les miniatures qui décorent Les tris riches Heures du duc de Berry, conservées à Chantilly. D’après L. Delisle, elles auraient pour auteur Pol, Jannequin et Herman de Limbourg, et aussi d’après M. de Mely, Henri de Bellechose, qui peignit également pour la cour de Bourgogne. C’est à Pol de Limbourg, l’artiste le plus important de ce groupe, que l’on doit des c hefs-d’oeuvre tels que le Zodiaque, le Paradis terrestre, Etc dans le Paradis terrestre, ainsi que le Christ au Jardin des Oliviers, où se perçoivent déjà les princi-paux caractères de la peinture flamande, tels que les accuseront les oeuvres des frères van Eyck. On sait de plus que certaines compositions des Heures de Turin, malheureusement détruites par un incendie récent, ont permis des rapprochements curieux entre divers groupes et personnages représentés, que l’on retrouve presque identiques sur le fameux retable de Gand. Les frères van Eyck virent le jour dans la région où naquirent les frères de Limbourg, c’est-à-dire aux confins des pays flamand, français et alle-mand, montrant ainsi, une fois de plus, l’heureux résultat de ces mélanges de races dont bénéficient les pays frontière, comme la Belgique. La vie d’Hubert van Eyck, l’aîné des deux frères, est encore enveloppée de mystère. On fixe sa nais-(1) Nous nous sommes surtout inspirê pont cette prentiére partie de l’ouvrage de Si. liliatuus GEVAERT, les Primitifs flamand, (en pu-blication à Bruxelles chea Van Oust et C’s) et de la Peinture fin-momie de ‘M. M’Au-cous. 194