BIBLIOGRAPHIE admirateurs d’Aronson seraient heureux de trouver, rassem-blées en un volume, les reproductions de ses principales œuvres. Ils n’ont rien négligé pour que ce volume, auquel le texte élégant et érudit de M. C. de Danilosvice ajoute un surcroit d’intérêt, bit digne du grand artiste auquel il est consacré. Les grandes Institutions de France. — Vient de paraitre Le Musée de Sculpture comparée du Trocadéro, par CAMILLE ENLART, directeur du Musée de Sculpture comparée. Un volume in-8 illustré de 1.5 gravures. Prix : broché ; fr. 5o; relié 4 fr. 50. Envoi franco contre mandat-poste à H. Laureos, 6, rue de Tournon, Paris (VI.). Créé par l’intelligente initiative de Viollet-le-Duc, sans cesse accru depuis trente ans, le Musée de Sulpture comparée est aujourd’hui le plus beau des musées de moulages d’art. Ce merveilleux instrument d’éducation est chaque jour mieux apprécié, car l’histoire de l’art tend de plus eu plus à prendre dans l’enseignement la place qui lui est due. Par des exemples judicieusement choisis et classés, ce musée nous montre après la décadence de l’art antique, la renaissance de ses traditions fondues avec celles des Bar-bares et surtout de l’Orient pour former le style roman, il fait voir comment s’est élaboré, épanoui, puis éteint l’art e foncièrement français de l’époque gothique et quelle èvolu-tien nouvelle se poursuit depuis la Renaissance. Mais pour beaucoup de visiteurs ces exemples ont besoin d’un commentaire, et celui-ci sera d’autant plus utile qu’il n’aura pas la sécheresse d’un simple catalogue. C’est à la fois une histoire et une explication du musée qu’a données M. Enlart, l’homme certainement le mieux pré-paré à cette tâche, depuis bientôt dix ans qu’il dirige le musée et depuis plus de vingt ans qu’il étudie, enseigne, publie l’histoire de l’art du moyen âge en France et son expansion à l’étranger. Avec quel amour et quelle abondance de renseignements il s’en acquitte, ses lecteurs, ses élèves et les visiteurs du Musée du Trocadéro le savent bien. Ce petit volume est plus qu’une description du musée il résume toute l’histoire de notre sculpture qui manquait jusqu’ici d’un manuel comme celui que l’auteur a consacré à l’architecture. Il rendra donc service à ms ceux que charme cet art, et qui désirent le connaitre. Sa lecture n’est nullement ardue, bien qu’il soit précis, complet et abon-damment documenté. L’illustration ne comprend pas moins de 115 gravures photographiques, qui montrent sous un aspect ‘agréable l’ensemble des principales salles et un choix des œuvres les plus belles et les plus instructives. Vient de paraitre Le premier fascicule mensuel d’une importante publication due à la collaboration de nos confrères Louis Lumet et Yvanhoé Rambosson : Le Dessin par les Grands Maîtres. — Paris, Lebanc, éditeur, 18, rue de Valois. Chaque fascicule, du prix de t fr. 8o, comprend quatre superbes planches phototypiqueS accompagnées de notices. Les professeurs et les élèves trouveront d’admirables et pas-sionnants modèles dans cette collection choisie au Musée du Louvre. Lu plupart de ces dessins, conservés dans les cartons, sont inconnus des artistes, des amateurs et du public en général pour lequel ils offrent à peu de frais un décor d’estampes du goût le plus élevé. Au sommaire du Ir, fascicule Coypel, Académie de feraPoussin, Einde d’arbres; Andrea del Sarto, Tête de jeune homme ; Pisano, Mule’. Au sommaire du o’ fascicule : Vau Dyck, Tése d’enfant ; Zoechi, Paysage; Raphaël, Vierge d genoux et enfoui; Hol-bein, Eiudes de mains. Au sommaire du 3r fascicule Van Loo, Portrait de M. » Vau Loo; Canaletto, Place Saint-Marc, Venise; Le Tin-toret, Saint Jean l’Evangélisle; Le Brun, Combat de Cavaliers. Au sommaire du 4′ fascicule Nicolas Poussin, Le Fleuve Nassau; François Desportes, Emde de deux plantes à larges feuilles; Jacopo Palma, Dessin allégorique; Raphaël, Vénus et Psyché. Cet ouvrage e été l’objet d’une souscription du Sous-Secrétariat des Beaux-Arts et du Ministère du Commerce. Les Membres de l’Académie des Beaux-Arts (depuis la fondation de l’Institut). — Troisième série (1852a 1876), par ALBERT SOURIES. — Paris, Ernest Flammarion, éditeur, 26, rue Racine. Le nouvel ouvrage de M. Albert Soubies, les Membres de l’Académie des Beaux-Arts depuis la fondation de l’Institut, répond â une idée qui, jusqu’ici, n’avait pas été réalisée. M. Albert Soubies a voulu, pour ce qui concerte l’Académie des Beaux-Arts, établir, si l’on peut s’exprimer ainsi, le livre d’or a de ses membres depuis l’origine, se faire l’his-toriographe de leurs succès, les passer tous en revue, peintres, sculpteurs, architectes, graveurs, musiciens, me m-bres libres, en exposant ce qu’ils ont été, ce qu’ils ont fait, en disant quel rôle ils ont tenu sur la scène du monde, en groupant les témoignages susceptibles d’évoquer tant de physionomies glorieuses oucurieuses et intéressantes. Le livre de M. Albert Soubies est ainsi, en quelque sorte, une galerie R où chacun des membres de l’Académie des Beaux-Arts, selon la nature, la durée, l’importance de son rôle, est représenté par une lidéle image — portrait, buste, médaillon, — et apparats tel qu’il est digne de survivre dans la mémoire de ceux que passionnent les choses de l’art. Pour cette entreprise, dont les difficultés, réparties sur plus de 27o personnalités, sens, comme on en peut juger, grandes et multiples, M. Soubies a mis à profit non seule-ment les monographies, parfois longues, parfois trés brèves, des secrétaires perpétuels successifs; non seulement les notices habituellement fort sommaires, que, depuis quelques années, chaque membre élu doit consacrer à son prédéces-seur mais encore toute la masse des documents relatifs à chacun, livres, revues, journaux, mémoires, lettres fami-lières, renseignements originaux, etc., etc. Si l’on admet, avec tant d’écrivains autorisés, que l’Insti-tut est l’une des créations les plus neuves et les plus carac-téristiques de la France nouvelle, telle que l’ont constituée les grands événements accomplis à la fin de l’avant-dernier siècle, on comprendra l’intérét que présente cette tentative. Plus peut-ètre que toute autre assemblée du même ordre, l’Académie des Beaux-Arts, semble-t-il, méritait de trouver son historien. Les Malices de l’Art. — Martin Schongauer et l’Art du Haut-Rhin au XV’ siècle, par ANDRÉ GIRODIE, attaché à la Bibliothèque d’Art et d’Archéologie. Un volume in-80 écu avec 24 gravures 110. tente. Pris : 3 fr. 5o. — Paris, Librairie Plon-Nourrit et Ce, 8, rue Garanciére. Martin Schongauer est le maitre le plus connu de l’art du Haut-Rhin au xyr siècle. Il a vécu en Alsace au moment où le mysticisme rhénan cédait le pas à l’humanisme, dans le déclin du moyen âge. Son œuvre marque la fin d’une évolution à laquelle participèrent tour à tour les arts primi-tifs italien, français, néerlandais et allemand pendant les deux conciles de Constance et de Rile, sous l’impulsion des 239