L’ART ET LES ARTISTES maisons de Habsbourg, de Bourgogne, de Savoie et de Milan Le livre que vient de lui consacrer M. André Girodie, dans la belle collection des Malices de l’An, est le premier qui ait été publié, en Prince, sur l’histoire de l’art du Haut-Rhin au es » siècle. Les prédécesseurs connus ou anonymes de Martin Schongauer ont subi les influences successives de l’art bourguignon et des Van Eyck, de Thierry Bouts, de Bogies van der Weyden et de Hans Memling. A toutes les époques de cette évolution, de nombreux peintres, sculp-teurs,miniaturistes, graveurs et verriers affirmèrent l’origi-nalité de leur génie, la force des habitudes rhénanes. Ils participèrent aux premiers essais de l’imprimerie et de la gravure sur cuivre, en même temps qu’ils multipliaient les autels, les peintures murales et les vitraux. Martin Schongauer recueillit l’héritage de ses prédécesseurs. Sur la route qui conduisait des Flandres en Italie, son influence a été considérable jusqu’au xvst siècle. Le livre de M. André Girodie contient un Essai de cala-laye cleonologigue des principaux artistes originaires du Hairl-Rhin el des œuvres types de l’art de cesse région au qui. gieme siècle. L’auteur y donne une bibliographie analytique des ouvrages et notices à consulter, ainsi qu’une table des noms, des villes, des ceuvres, des musées et des collections. Les Peintres du Bosphore, par A. Barre. Un volume in- u 6, broché. Prix 3 fr. 50. — Paris, Hachette et C,5, éditeurs. On n’avait pas songé encore â consacrer une étude spé-ciale à ces peintres, ces dessinateurs du xvitff siècle, sur qui Constantinople exerça sa séduction et qui reproduisirent en leurs tableaux ou l’éclat et la richesse des costumes turcs, ou la douceur et le calme des paysages du Bosphore. M. Boppe, ensérie de forts judicieux essais qu’il a réunis ici, a vouluune rendre I ces artistes de i• la Turquerie ur la place I laquelle ils ont droit. Et c’est ainsi qu’il nous présente, auprès de Liotard, peintre prestigieux de l’Orient, J.-I3. Van Mous, le véritable inspirateur des peintres fran-çais de « Turqueries Farray, Hilain, Melling, etc., dont les pinceaux, épris du chatoyant pittoresque levantin, renuiêrent tant de lumière et de couleur. lin essai de catalogue complète fort heureurement ce livre, qui apporte une contribution précieuse et nouvelle I l’histoire générale de nos Beaux-Arts. L’Art français au temps de Louis XIV (1661-1690), par HENRY LEMONNIelt, professeur I la Faculté des lettres et à l’école des Beaux-Arts. Un volume in-16, illustré de 33 gravures hors texte, broché. Pris 3 fr. ho. —Paris, Hachette et Cir, éditeurs. L’auteur étudie dans ce livre l’histoire de notre art pen-dant les années glorieuses du régne de Louis XIV, qui cor-respondent à peut près au pouvoir ministériel de Colbert (mort 5683) et à la prééminence artistique de Lebrun (mort I690). 11 rapproche la peinture, la sculpture et l’architecture, pour retrouver en elles la direction générale de la pensée du temps. La place donnée l’architecture, uu si souvent négligée permet de remettre en lumière des artistes trop sacrifiés, tels quo François Blondel ou Claude Perrault, et de consta-ter le rôle important de l’Académie d’Archit,iurg, dont l’existence jusqu’ici été à peine mentionnée. Déterminer la part de l’antiquité classique ou de l’Italie dans le développement de notre art-; analyser la théorie pro-fessée dans les académies, m chercher meule temps jusqu’à quel point les artistesais furent indépendants en face des doctrines pédagogiques, tel est l’objet de la seconde partie de l’ouvrage. Dans la troisième, consacrée aux œuvres, l’auteur montre l’influence qu’exercèrent les goûts et les sentiments de Louis XIV, le spectacle des fêtes splendides sans cesse renouvelées, la mythologie romanesque, galante, qui han-tait toutes les imaginations. « Tout se résuma dans cette forme de l’opéra, qui appartient si bien à l’époque, et où le poème, la musique, le décor se combinaient pour répandre des enchantements de féerie. Les gravures qui illustrent le volume et où l’on trouvera les peintures dia Val-de-Gnice en même temps que celles de Versailles, le Louvre de Perrault ni.. temps que celui de Bernin, le tombeau de la mère de Le Brun en ménie temps que le Bain des Nymphes de Girardon, démon-trent que les œuvres furent aussi variées que les éléments d’inspiration, qu’elles ne gardèrent presque rien de l’austé-rité de la doctrine académique et que l’art du temps fut avant tout un décor splendide, en harmonie avec la jeunesse éclatante du roi. Les études d’Art ni l’élrunger, — Vient de paraitre L’Ar t Classique, par H. W01,1,1,114, traduit de l’allemand par C. de Mandach. Un volume in-85 avec 8o planches hors texte. Pris broché ta francs; relié 55 francs. — Paris, Laurens, éditeur, 6, rue de Tournon. Classique de M. Wolfilin est une initiation au génie de la Renaissance italienne. Objet de nombreuses éditions en Allemagne, traduit en plusieurs langues, cet ouvrage est un de ceux qui ont le plus contribué, durant ces dis der-nières années, à élargir l’horizon des études d’art. L’auteur nous y montre comment il faut regarder, analyser, com-prendre, comparer les œuvres pour apprendre I connaître, à travers elles, le sens artistique d’une époque. Franchissant les limites de l’ordre social, auxquels s’arréte la méthode de Taine, il aborde les problèmes de forme pure et pénètre ainsi dans l’intimité de l’élaboration artistique. Après avoir consacré un chapitre synthétique x pri-mitifs, il étudie mur â tour Léonard de Vinci, Michel-auAnge, Raphaél, Fra Bartolommeo, Andrea del Sarto à la lumière d’une méthode ingénieuse. stimulante. fertile en résultats. L’ouvrage, dont M. Conrad de Nlandach nous offre une traduction adaptée au style et à l’esprit français, est plein d’aperçus nouveaux. Il nies en relief la supériorité d’une des plus glorieuses périodes de l’art. De nombreuses illus-trations viennent en rehausser l’intérét. DIV ERS Le Paradis retrouvé (poésies), par JOACHINI GASQUE »1.. (Bernard Grasset, éditeur, rue des Saints-Pères, 65.) La Savoie (2 vol.), par Lf..soinui Vairra-r. (Boissonas et Taponier, 50, rue de la Paix, Paris.) Nomenclature des ouvrages de Peinture, Sculpture, Architecture, Gravure, Lithogra-phie, se rapportant à l’histoire de Paris, et qui ont été exposés aux divers salons depuis l’an-née 1673, par Lucil QUI, (Honoré Champion. 5, quoi 9lalaquais.) Etude critique sur la Gravure contemporaine en France, par F.-Max 13m5xioauffr. (Il. Vuillemiff 8, rue Georges Sache.) 240