I,’ART DÉCORATIF HENRI SIMMEN — c¢is Du GRAND FEU J’arrive à la vitrine de M. Méthey. On n’y a choisi dans la production de cet admirable artiste, parfois inégal, que des pièces irréprochables, et l’on en peut dire le mot de Ghirlandajo, à propos de la mosaïque la verra pin ». per Peler-1,11a. On a déjà expliqué dans cette revue, le pourquoi motivé de l’admiration que nous devons à Méthey. Je pense, simplement, que chaque œuvre sortie de sa main diffère de la précédente, qu’il donne l’impression, très rare, de pouvoir se renouveler indéfiniment, que les mots sont impuissants à traduire les sensa-tions qu’il nous prodigue; les roses qu’il cherchait et qui peuvent transformer en déroute une victoire, en bonbon fondant une harmonie délicate, il les connaît parfaitement aujourd’hui; et il revient avec maîtrise aux grès,’ qu’il avait un instant quittés pour la terre vernissée, exclusivement. La vitrine de M. Decour, sans me causer, tout à fait, les mêmes joies, nous donne les plus grands espoirs: la décorations, qui conserve la forme et l’accentue, le point de départ emprunté à la nature et stylisé, non plus la nature imitée puérilement, mais l’impression de la nature, toujours l’onctuo-sité, le gras de la matière qui fait penser aux Chinois, l’affirmation de la céramique, l’ampleur robuste des profils, des plans et de l’ornement, toutes ces qualités feront peut-être un jour, à M. Decour, une réputation égale à celle de Chaplet. J’aurais encore beaucoup de choses à écrire sur l’exposition du musée Galliera. Mais la place me fait défaut, et je ne puis qu’indiquer les questions qu’elle nous propose et les artistes qui s’efforcent de les résoudre. Je voudrais, par exemple, m’étendre davantage sur les statuettes de Gustave Violet, qui représentent des types de bergers et de paysans pyrénéens. Nous aurons sans doute l’occasion de revenir sur cet artiste, qui jusqu’à présent a vécu là-bas, dans son village deS Pyrénées-Orientales, en contact avec la nature, et qui exprime parfaite-ment la sensibilité particulière à sa province avec les moyens que lui donne sa technique, mais qui cependant, très imprégné de la civilisations médi-terranéenne, et la voyant à travers le tempérament de sa race, est capable de dépasser l’observation locale et de réaliser des oeuvres latines: je n’en veux pour preuve que la maquette de fontaine qu’il a réalisé tout seul, et d’autre part le projet de théâtre en plein air, qu’il a exécuté en collabo-rations avec son ami M. Gaudissart, dont j’aurai certainement l’occasion de parler bientôt, puisque 223