L’ART ET LES ARTISTES le nausée Galliera, me dit-on, prépare pour l’hiver prochain, une exposition de projets. Je voudrais parler aussi de la vitrine consacrée aux poteries populaires : l’on sait assez qu’il existe en France beaucoup de ressources ignorées, à ce point de vue: ce sont des potiers à Thuir, près Perpignan ; dans tous les environs de Quimper, à Rohan, près Lorient ; à Cussac (Charente-Inférieure), à Briscard (Eure-et-Loire), à Treigny-en-Puisaye (Yonne) et cent autres, dans le Var, le Berry. Il ne s’agit rien moins que d’encourager ces petits centres indus-triels paysans, et surtout les maintenir dans leur tradition locale en empêchant qu’ils ne visent à une production banale, uniformisée, en la sous-trayant à je ne sais quelles influences, et pour cette propagande, d’utiliser les efforts de Sociétés comme la Société de l’Art à l’Ecole, comme les Amicales d’Instituteurs, comme les Sociétés académiques des départements. Les revêtements céramiques mériteraient aussi un développement on n’ignore pas quelle importance ils ont prise, depuis la vul-garisation de l’hygiène; il est possible, en les asso-ciant à des procédés de construction comme le fer ou le ciment armé, d’en tirer un parti esthétique, toujours, bien entendu, en les affirmant, et en ne leur faisant pas dire ce qu’ils ne peuvent pas dire: affiches des gares, bassins d’eau, décorations des édifices, harmonies de certaines couleurs fonda-mentales, décor très simple et l’on arrivera sans doute à des effets analogues à ceux que produisaient les temples égyptiens ou persans. On m’assure qu’a l’Exposition internationale des Arts décoratifs que l’on prépare pour t 915, on fera appel à des céramistes pour des décorations d’appartements, et des combinaisons de bois et de grès cérames. Je ne puis que me réjouir de ces intentions qui ne font, après tout, qiie reprendre de vieilles traditions abandonnées. Je souhaite aussi que l’on fasse appel a des ferronniers, à des brodziers, à des ciseleurs, pour monter dès pièces céramiques d’une beauté exceptionnellement précieuse, et que l’on imite ainsi les amateurs du xviim siècle qui faisaient monter par des sculpteurs, par des orfèvres, des pièces chinoises, des porcelaines orientales. J’ima-gine fort bien un vase de NIéthey monté par Husson. Mais il ne faut pas que l’on monte n’im-porte quel vase sur un bronze quelconque il faut que les deux artistes unissent leurs efforts. Et il me plaît de terminer cet article sur ces mots : union de tous les efforts et de tous les arts, pour une destination définie; je n’ai pas cessé de montrer la nécessité de cette cohésion harmonieuse, que l’Exposition de 191 5 fera triompher, j’en suis sûr. LAANDRE VA ILLAT. NIEFI I N I> I vu (OkOR veau ET BLANC) 224