Le Mouvement Artistique à l’Étranger ALLEMAGNE Les installations et aménagements de l’Exposition Inter-nationale d’Hygiène, à Dresde, mériteraient de ne point passer inaperçus de la chronique d’art de cet étê. Mais peut-être qu’une étude attentive de l’affiche, que lui a composée M. Franz von Stock, en résumerait la leçon. Cette déconcertante affiche fait tout d’abord crier d’horreur. Gar-der-vous de partir du fait que vous la trouviez. laide pour ne la plus regarder. Au contraire, demander-vous plutôt entre` il SC fair qu’un Franz von Stade air pu C0111111.(re une pareille monstruosité ? Lé, est le commencement de la sagesse. Sur cette base il ne faudra pue beaucoup regarder, chercher, ni réfléchir pour la trouver bientôt explicable, puis supportable, puis sérieusement, sombrement belle en son implacable dureté. Or, ce n’est qu’un très petit -cas parti-culier, mais qui permet de conclure au général. L’art nou-veau d’Allemagne et d’Autriche s’applique si étroitement à des concepts pratiques, il est tellement bien adapté à un pays, qui ne ressemble en rien à le France, qu’il est tout naturel qu’il lui soit instinctivement, mais irraisonnablement antipathique. Beaucoup de sagesse voudrait au contraire qu’on l’étudie d’autour plus, afin qu’on conclue de la France à l’Allemagne par opposition. S’inspirer de l’esprit et du sens de son procédé, et non imiter les résultats. Tout cet esprit consiste à chercher quand il s’agit d’hygiène, de musique, de science ou de pédagogie, :1 en satisfaire les drsid.rnla le plus complètement possible. Le miracle de l’Art s’accom-plit ensuite tout seul, par surcroit. Sur l’autel du pratique un beau jour le feu sacré se trouve allumé sans qu’on skun soit douté. Et l’Allemagne moderne a us style qui va de l’architecture à l’affiche et de la symphonie à le truite en sc,. Il est fort intelligible que rien s’en soit sympathique à la. France ; mais profondément inexplicable que celle-ci eu fasse grief é l’Allemagne. La seconde exposition indépendante allemande s’est ouverte à Munich et bénéficie des locaux SUCCCSSiVerECOI occupés les précédentes années par l’exposition d’art indus-triel, puis japonaise et musulmane. C’est naturellement la cohorte ochlocratique de toutes les expositions sans jury. Et comme en Allemagne les audaces sont d’autant plus per-mises mu; difficile l’acnés des locaux et sociétés d’exposition et qu’il est sans exemple depuis vingt ans que des oeuvres d’art d’une vraie valeur n’aient pas trouvé le chemin du public par quelque voie normale, il e t résulte que la cohue des tableaux qui ont pris le chemin de la Theresienhoche, loin que de représenter l’art avancé donne presque exclusi-vement S la nullité ou à la médiocrité la plus hébète Porcs-sion de panser ses blessures d’amour-propre. C’est encore plus frappant cette fois-ci. Et cependant, comme l’an passé, on réaliserait une fort belle exposition avec les bonnes choses égarées dans cette foire aux vanités. Mais elles pro-viennent des mémes artistes, et ces artistes-là, n’ont juterais eu maille à partir, que je sache, avec les jurys. Et, avec les mares oeuvres, ils ne seraient mis à la porte d’aucune expo-sition officielle. S’ils s’en éloignent, c’est par déférence à un principe et non qu’ils redoutent un jury. MM. Palmié et Feldbauer, par exemple, chacun dans leur genre, l’un itnpressioniste français, l’autre, typique de la SchoIle, ont toujours été reconnus pour d’excellents peintres munichois. S’ils ont, par hasard, encouru des déboires, ce ne fut que par rapport au nombre et non é la qualité de leurs envois, à moins qu’en raison d’inimitiés personnelles, mais leur art n’est méme pas contesté. Une dame Eugénie Bandell, de Francfort-sur-le-Mein, se démontre de plus en plus l’un des plus vigoureux portraitistes en plein air de notre temps, Elle a non-seulement le sens de la lumière et de la couleur, une facture large et calme, mais un beau dessin er un frisson averti de la beauté physique. M. Max Giese est, avec MNI. Hermann Urban, Carl Reisser et Charles-Edouard Jeanneret, dans d’autres compagnies, l’un des rares artistes qui se soient aperçu de l’impressionnant spectacle qu’a pré-senté le dégagement graduel et momentané de la façade de la cathédrale de Munich, au milieu des décombres de la démo-lition du vénérable A veislinerslock. Son aquarelle géante, trouble et aqueuse, est ma poème d’hiver et d’atmosphère bourrue qui atteint au plus violent pathétique. Je souhaite-rais vivement consacrer S cette transformation d’un quartier entier de Munich et f ceux qui s’en sont inspirés, une étude que rendraient singuliérernent instructive tant les photogra-phies, qui ont été prises dans ces ruines, que la série de nos notes et dessins. Voir se créer sous nos veux un site nou-veau et en contrôler l’impression sur des de talent est aussi passionnant que n’importe quelle étude de psycho-logie, accomplie dans des conditions oit l’observation directe est le moins sujette S l’erreur. Quant aux sels estimables artistes jeunes qui ont éprouvé le besoin de se passer de jury, je le regrette infiniment pour sus. Pour trois surtout M. Robert Gerstenkorn, de Coblence, qui a des visions sombres et savoureuses des bords du Rhin, M.., Isabella 229