L’ART ET LES ARTISTES Musée de Bruges. HUGO VAN DER GOES — LA MORT DE LA VIERGE pinceau fut-il comme son père, sculpteur ? (t) Quoiqu’il en soit, c’est lui, qui après les van Eyck, s’affirma comme le chef incontesté de l’école flamande. Il en continue les traditions coloristes, mais sans montrer la même harmonie, ni la même grandeur. En revanche,ses compositions religieuses sont d’un sentiment bien plus poignant et elles parcourelt toujours de la façon la plus juste toute la gammé des passions humaines. Et le peuple, conquis, ;se porta d’instinct vers ces images si vivantes du Christ, de la Vierge et des Saints, qu’il voyait pour la première fois, dans des milieux familiers et populaires, vivre de la vie de tous, souffrant et peinant comme lui. L’influence que van der Weyden exerça sur les artistes de son époque ne fut égalée par aucun autre peintre ; et l’on verra se continuer cette emprise pendant près d’un siècle, dans tous les pays civilisés de l’Europe. En 1449, il se rendit en Italie; il séjourna encore à Rome en 1450, ouvrant (i) Voir notre .rudeRoger sen der ll’e■den, sculpteur. (C,elle des Beaux-Ar!, syos.) ainsi la marche des nombreux pèlerins d’art flamands, qu’atti-raient le génie des grands artistes de la péninsule. Parmi ses chefs-d’oeuvre, il faut citer la Descente de Croix de l’Escurial, dont une réplique se trouve à Madrid, les Sept Sacrements du musée d’An-vers, le retable du Jugement der-nier à l’Hôtel-Dieu de Beaune, et l’Adoration des Mages à Mu-nich. D’après M. Wurzbach, la Nativité de Berlin (avec le por-trait de Madelin) et l’Homme é la Mèche de Bruxelles seraient d’un autre van der Weyden, parent de Roger qui vécut à Bruges (t). Nous disions plus haut que l’influence de van der Weyden et des peintres de son école s’é-tendit sur toute l’Europe. En Hollande, c’est van Ouwater et Gérard e Geertje n de Saint-Jean, au xv’ siècle; puis Lucas de Leyde ainsi que Cornelis Engel-brechts au commencement du xvi’. En Allemagne, nous voyons d’autre part la célèbre Descente de Croix de Roger et les Vierges glorieuses de Memling, copieuse-ment reproduites par l’école de Cologne. Plus bas, sur le Rhin, à Calcar et à Nanthen, quelques maîtres allemands s’approprient également le style de l’école de Bruges. Martin Schongauer, de Col-mar, le plus important de tous, semble même, par ses œuvres, avoir été l’élève du grand maître tour-naisien. En Espagne et au Portugal, d’après M. de Laborde ‹i l’art fut, pendant tout le x‘, siècle et presque tout le xvi’, sous la domination exclusive de l’art flamand. n Cette influence qui fut très sen-sible en France, se retrouve plus grande encore en Italie et dans le royaume de Naples. D’après ce que nous révèlent bon nombre de tableaux de Solaris (1450) et surtout de Simone Papa (1430-1488), nous y reconnaissons la plus grande ana-logie avec les oeuvres des écoles de Bruges ou de Gand. Mais le plus célèbre d’entre tous ces artistes italiens fut incontestablement Antonello de Mes-sine, qui vint surprendre en Flandre les secrets de la peinture inventés par van Eyck, et peignit lui-même comme les meilleurs primitifs flamands, apprenant à son tour ses procédés à des compa-ALvaeo Wenn+.x. Niederlandiselser Klonstles Ledikon. (19“›.) 198