L’ART ET LES ARTISTES Coll. Paernly. JEROME BOSCH — LE JUGEMENT DERNIER (VARIANTE m.1 1 1 DE 51E050 L’énigmatique maitre des Figures de Femmes à mi-corps, qui créa tant de charmantes effigies de danses de la cour, écrivant, lisant ou faisant de la musique, ne peut être oublié. Il prouve par ses oeuvres séduisantes une influence française incon-testable, et nous rappelle que nombre d’artistes rhétoriciens flamands se tenaient alors au courant des nouveautés poétiques parisiennes. Le gantois Lucas de Heere, grand admirateur de Clément Marot, dont il traduisit en vers flamands les oeuvres légères et, plus tard, les Psaumes, lorsqu’il se con-vertit à la religions réformée, sensible le prototype de ce genre d’artistes-poètes parmi lesquels il faudra chercher et trouver l’auteur de ces gracieuses peintures (I). Une des oeuvres les plus séduisantes du maitre, conservée chez le comte Harrach, de Vienne, nous (r) Voir notre Su& : Peinlres rbiloriciens flamands el le Marre des Femmes d mi-corps. (Ga,elle des Beaux-Arts, musloo8.) montre Trois jeunes filles faisant de la musique et, chose curieuse, elles chantent une version inédite d’une oeuvre de Clément Marot : Jouissance vous donnera,’ Mon amy et se vous nteUeray La où proteus votre espérance Vivante ne vous laisseray Encore quand mort seray Si vous oray en souvenance qui, corniste on le voit, constitue un texte plus ancien que celui qui fut imprimé. Si l’influence française se fit nettement sentir chez ce dernier artiste, la plupart des autres s’inféo-dèrent de plus en plus aux formules italiennes. Parimi les peintres romanisants de l’école de Bruxelles, Bernard van Orley (1490-1542) brille au premier rang. Il se forma de bonne heure l’école de Raphaël, qui distingua bientôt le jeune flamand. Revenu dans son pays, van Orley obtint 204