triotes, tels que les Bellini à Venise, Do-minico à Florence et Jean Borghèse à Naples. De l’époque de van der Weyden, mais d’un sentiment ar-chaïque plus marqué, sont les oeuvres d’un peintre inconnu, au-quel on a donné faute de mieux le nom de maître de Flémalle… On l’appela d’a-bord le maître à la Souricière », à cause d’un des volets de son chef-d’oeuvre ap-partenant à la famille de Mérode, où l’on voit saint Joseph s’ap-pliquant à confection-ner des pièges à souris, pendant que sur le panneau central se passe la scène si idéale de l’Annonciation. C’est d’un art de premier ordre, plus moderne que van der Weyden, mais où nous ne trouvons que rarement l’émotion dramatique de son grand émule et con-temporain. On a cru pouvoir identifier le maitre de Flémalle avec Jacques Daret, le condisciple de van der Weyden, qui fréquenta lui aussi l’atelier du maitre tournaisien Robert Campin. Parmi les oeuvres principales attribuées à ce maître énigmatique, il faut citer à côté du triptyque de l’Annonciation des de Mérode, la célèbre Vierge de l’Institut Staedel, la Madone Somzée et la Vierge glorieuse d’Aix-en-Provence. Parmi les peintres de l’école Brugeoise, Pierre Cristus mérite une mention spéciale. Né à Baerle, il p4;12it surtout à Bruges, où il acheta le droit de bourgeoisie en 1444, c’est-à-dire quatre ans après la mort de Jean van Eyck, dont il ne put, par consé-quent être l’élève,comme on l’a cru. Un Saint Eloi vendant un Anneau à un jeune Couple, de la collec-tion Oppenheim à Cologne, constitue son oeuvre la plus typique, car elle fait présager déjà cette série de peintures profanes : des marchands et des usuriers chers à Quentin Metsys. Depuis l’exposition des primitifs flamands à Bru-ges, on lui a restitué une peinture non moins belle et plus importante une Déposition du musée de Bruxelles, dont l’attribution s’imposa après la com-paraison de cette oeuvre avec le panneau de Cologne. LA PEINTURE FLAMANDE Musee de Bruxell THIERRY BOUTS — LE SUPPLICE DE L’IMPERATRICE (FRAGMENT DE LA u JUSTICE D’OTHON Al Simon Marmion, que les anciens chroniqueurs citent comme un artiste u digne de très grande admiration y naquit à Valenciennes, vers 5425. Il fut à la fois peintre de tableaux et enlumineur. On sait qu’il orna de riches miniatures un livre d’heures pour Philippe le Bon et qu’il exécuta un tableau pour l’hôtel-de-ville d’Amiens. Il peignit aussi des Episodes de la Vie de saint Bertin pour l’abbaye de Saint-Omer, œuvre importante dont des parties se trouvent actuellement au Palais royal de La Haye, au musée de Berlin et à la National Gallery de Londres. Quatre grands peintres illustrèrent le règne de Charles le Téméraire, qui succéda à son père en 1467. Le premier, van der Goes, naquit à Gand; son oeuvre la plus authentique et aussi la plus belle, est le célèbre triptyque de l’Adoration des Bergers de Florence qui, d’après Vasari, lui fut commandé par Thomas Portinari, le très riche représentant des Médicis à Bruges. Dans ce chef-d’oeuvre magistral, l’artiste sur-passa les peintres flamands qui s’étaient succédés depuis van Eyck. Tout en se montrant un conti-nuateur fervent des traditions esthétiques qui firent la gloire de la peinture de la Flandre à ses débuts, il sut manifester des tendances personnelles, un sentiment réaliste nouveau, présageant parfois les grandes époques de peinture futures. 199