L’ART ET LES ARTISTES , // HANS MIMLING PORTRAIT DE GUILLAUME MOREEI, (1480) Assez près de van der Goes, se place l’oeuvre du Maître de la Légende de sainte Lucie, datée de 1480, qui se trouve à l’église de Saint-Jacques à Bruges. Ici aussi, les gueux qui viennent demander l’au-mône ont ce réalisme pittoresque que nous avons signalé dans le retable de Portinari. Une peinture à Pise, où l’on remarque, dans le fond, l’église de Saint-Jacques et d’autres tours de Bruges, doit être également attribuée au même maître anonyme. Du peintre Juste de Gand, qui paraît s’être appelé de son vrai nom Josse van Wassenhove, nous ne savons que peu de chose. Son tableau d’Urbino nous est seul connu, grâce à quelques pièces d’archives relatives à sa commande et à son payement. Elles nous apprennent que l’artiste fut appelé à la cour du duc Frédéric de Montefeltre, alors que celle-ci jetait le plus vif éclat, c’est-à-dire entre 1465 et 1475. La Cène, qu’il exécuta et ter-mina en 1474, place cet artiste entre van der Weyden et Memling. La composition compte une vingtaine de personnages, parmi lesquels on dis-tingue le duc Frédéric. Elle est absolument originale et rompt ouvertement avec les formules en usage jusqu’alors. Tandis que l’école de Gand s’affirmait ainsi, un nouveau centre artistique se créait à Louvain. ur Thierry Bouts de Harlem vint s’établir dans la ville universitaire vers 1448. On ignore la date de sa naissance, mais il y a tout lieu de croire qu’elle peut être placée vers 142o et que le maitre de Bouts fut van der Weyden. Deux de ses principales oeuvres se trouvent encore à l’église de Saint-Pierre à Louvain la Cène et le Martyre d’Erasme.Nornmé e pourtraiteur de la ville ,› (Bruxelles avait décerné le même titre honorifique à van der Weyden) l’artiste fut chargé d’exécuter une série de peintures pour la maison communale de Louvain. Une partie, le Jugement dernier, a disparu ; l’autre, com-prenant les plus grands panneaux que l’artiste ait peints, se trouve actuellement au musée de Bruxelles. Ces tableaux portent le titre de La Sen-tence inique de l’empereur Othon. A côté de défauts incontestables, silhouettes grêles, attitudes raides, manque de goût dans le chois des types et la trop grande profusion d’accessoires et d’ornements, il faut reconnaitre des qualités éminentes : figures imposantes, admirablement dessinées et d’un étonnant caractère. De plus, comme l’avait fait Juste de Gand, Bouts sut rompre avec la symétrie traditionnelle et apporter dans ses compositions des fonds de paysage où il se plut surtout à montrer des vues de la ville de Louvain. 200 Music de Br HANS MEMLING BARBARA VLAENDENBERG VAN HERTSVELDE (1480)