L’ART ET LES ARTISTES à la galerie « La Licorne », une vingtaine d’artistes modernes, les transactions se sont faites en nature. L’idée a été mise à exécution par M. Viaucl-Bruant, pépiniériste, qui depuis longtemps échange des plantes contre de la peinture ou de la sculpture. Le puissant et très personnel Barat-Levraux, l’amu-sant Georg, l’habile Quelvée, Tacquemot, Le Petit, A. Villard, Ramey, etc., ont troqué leurs oeuvres contre des couvertures de laine, du tissu pour vêtements, des cadres, des vins fins, des billets cir-culaires et même contre un billard. L’avantage de ce troc est d’imposer la peinture moderne où elle n’aurait pas pénétré par l’achat. Un commerçant reculera devant la dépense en deniers comptants, par timidité, mais considérera comme un jeu de l’effectuer en produits de sa fabrication. Là était le point psychologique du marché ce jeune groupe l’a très heureusement découvert, la réussite fut complète. Au Salon d’Automne de 1922. Une section d’art urbain doit figurer au prochain Salon d’Automne. Ne seront admis dans cette sec-tion que les fragments ou ensembles de sculpture faisant partie du bâtiment ou participant étroitement à la décoration urbaine. A l’effet de grouper toutes les collaborations possibles, le statuaire Marcel Temporal, chargé de l’organisation de cette section, recevra dans son atelier, 13, rue Gager-Gabiilot (XVI, tous les diman-ches matins. Pour les projets importants et dont l’exécution serait onéreuse, un jury sur plans ou maquettes fonctionnera au Grand Palais, en même temps que celui réuni par la section des Ensembliers. Les Pria de la Société d’encouragement à l’Art et à l’Industrie. A l’école des Beaux-Arts a été jugé dernière. ment le trente-deuxième concours de Composition Décorative Industrielle organisé par la Société d’Encouragement à l’Art et à l’Industrie avec l’aide et sous le patronage du Ministère de l’Infraction Publique et des Beaux-Arts, entre les élèves des écoles de dessin, des beaux-arts, d’art industriel et. d’art décoratif de France et d’Algérie. Le sujet du concours, qui a eu lieu en loges, était, pour les dessinateurs :  » une affiche pour l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes, Paris 1924″. Pour les mode-leurs une plaquette à décerner aux artistes et industriels d’art récompensés à cette Exposition « . Le jury était présidé par M. Fernand Chapsal, sénateur, président, assisté de M. G. Roger-Sando2, l’actif et distingué secrétaire général de la Société. 284 candidats appartenant à sept écoles de Paris et à vingt-quatres écoles de province et d’Algérie se disputaient les douze primes dont la première a été attribuée ex-cequo à Mlle Marthe Deverre, des-sinateur, de l’école des Beaux-Arts de Nantes, et à M. C. Maiffret, dessinateur, de l’école d’art déco-ratif de Nice. Six mentions ont été en outre décernées. L’exposition des projets primés a eu lieu au Musée des Arts Décoratifs du 20 juin au Ici juillet. Au Musée du Louvre. Une salle nouvelle, située sous le dôme du Pavil-lon Sully, a été installée au Musée du Louvre, grâce à la libéralité de Mme la baronne Delort de Gléon. Cette généreuse donatrice léguait en 1913 aux Musées Nationaux, outre ses collections, une somme de loos000 francs destinée à la réorganisa-tion des collections d’art de l’Orient musulman. Dans cette galerie, qui comporte deux étages et qui prend largement vue sur le square du Carrousel et la perspective des Champs-Elysées, ont été ins-tallés les objets d’art oriental composant la collec-tion Delort de Gléon proprement dite et çeux que le Louvre possédait déjà. Parmi ces dernières, la pièce la plus importante, un Tapis Persan du z ve siècle, provenant de la Cathédrale de Nantes et précédemment exposé dans la Galerie des Rubens, a été déployé sur un plan vertical et par conséquent mis en pleine valeur. Toutes les faïences de Perse, d’Asie Mineure et les carreaux de revêtements, les cuivres incrustés d’or et d’argent, les cristaux taillés, les verreries, les lampes de mosquées les deux magnifiques tapis persans du xvi° siècle, donnés antérieurement au Louvre, l’un par M. Peytel, l’autre par M. Doisteau, trouvent enfin un emplacement digne d’eux. Cet ensemble se trouve considérablement enrichi par l’apport de la collection Delort de Gléon qui contient, entre autres pièces remarquables, des aiguières de Mossoul du mule siècle, des chande-liers d’Egypte et de Perse du :ire siècle, des pan-neaux de porte, en bois, du xiv’ siècle égyptien, des carreaux de Damas, des bijoux, des soies et des velours de Scutari, du xvil. siècle. Les Musées de la Ville de Strasbourg. La direction des Musées de la Ville de Strasbourg vient de publier une intéressante brochure dans laquelle les conservateurs, MM. Hans Haug et Adolphe Riff, rendent compte de leur activité pen-dant les années 1919-1921. Après l’armistice il a été procédé, lors de la réinstallation des collections, magasinées pendant la guerre, à une réorganisation qui a considérablement agrandi le champ d’action de ces musées. Au Musée des Beaux-Arts, réinstallé au château des Rohan, de nouvelles salles ont été créées pour la sculpture régionale des xv’ et xvie siècles, pour les oeuvres de Gustave Doré et pour la peinture moderne. Parmi les acquisitions il convient de citer plusieurs sculptures régionales du xv° siècle, des dessins et peintures d’artistes alsaciens du xviii° siè-cle, tels que 3.-D. Heimlich, Martin Drolling et Sorg, et des oeuvres modernes de Carrière, Raffaélli, 406